Proposer à un patient le thérapeute le mieux à même de l'aider, c'est l'option retenue par des professionnels venus d'horizons bien différents, pour répondre à des personnes souffrantes et non satisfaites de leur traitement. Le « Pôle des Thérapeutes » a ouvert en décembre 2017 à Elbeuf (Seine-Maritime), et propose aujourd'hui acupuncture, ostéopathie, psychologie, psychanalyse, hypnothérapie, art-thérapie, diététique, réflexologie, pédicure, soins infirmiers, sophrologie, aromathérapie, massage, yoga, méditation. L'aromathérapeute est Céline de Putter, également pharmacienne adjointe à Quillebeuf (Seine-Maritime).
« La médecine traditionnelle montre ses limites, notamment avec les scandales autour de certains médicaments. Cela amène des gens à revenir vers d'autres méthodes, d'autres thérapies, qui sont en fait ancestrales, explique la consœur aromathérapeute. Il y a beaucoup de cas où les malades disposent d'un diagnostic, ainsi que d'un traitement, mais qui ne les satisfont pas : l'intolérance au gluten, des problèmes d'anxiété chronique, et bien d'autres sur lesquels la médecine classique butte souvent. Les gens pensent alors pouvoir essayer autre chose ».
Thérapeute référent
L'aromathérapie fait partie de ces « autres choses », une thérapie qui remonte à l'Antiquité puisqu'on utilisait les huiles essentielles pour la momification, huiles dont les composants étaient antibiotiques. « La première trace moderne des huiles qu'on connaît et utilise aujourd'hui remonte à Avicenne, un médecin persan (980-1037), dont les connaissances sont venues par les croisades, explique Céline de Putter. Avec les huiles, on soulage les symptômes, on apaise le système nerveux central. » Les vingt et un thérapeutes ne travaillent pas tous à plein temps au Pôle, mais désignent entre eux un « thérapeute référent » par patient. À charge pour lui de présenter à ce patient le (ou les) traitement le mieux adapté, et en quoi il consiste.
« Nous travaillons ensemble, en mettant en place des suivis pour proposer au patient le meilleur traitement, le thérapeute le mieux à même de l'aider, poursuit-elle. Je ne diagnostique pas, j'utilise le diagnostic du médecin, et je vois les symptômes du patient. Je ne donne pas non plus de soins, j'indique au patient les huiles qui lui conviendront, et je lui dis d'aller les acheter en pharmacie, là où ces produits sont les plus sûrement suivis. Il existe, dit-elle, une grande complémentarité entre les produits de la pharmacie, et ceux de l'aromathérapie. Et cela rassure les patients de me savoir pharmacienne, comme d'être officinale m'aide à comprendre les traitements que suivent les patients. »
Le soutien des élus
Ancienne cité du drap, au sud de Rouen et dans son agglomération, Elbeuf compte 16 000 habitants, et son offre médicale est sous tension, comme bien d'autres villes. Aussi les élus ont-ils vu avec intérêt cette initiative, émanant de deux acupuncteurs qui voulaient travailler avec d'autres thérapeutes. Le maire était d'ailleurs présent à l'inauguration. Pour marquer leur volonté de travailler ensemble, les thérapeutes veulent mener des actions de santé publique : d'ici à la fin de l'année, ils vont se concentrer sur l'arrêt du tabac, une mesure bien comprise par des élus.
« Il y a souvent peu de connexions entre la pharmacie et l'aromathérapie dans les officines, souvent faute de temps, regrette Céline de Putter. Il y a aussi des officines qui ne proposent pas d'huiles essentielles. Ici, je prends le temps de parler au patient », apprécie-t-elle.
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