Béatrice Osty, pharmacienne à Clohars-Carnoët (Finistère), est aussi fine qu'on peut le penser (elle dit « maigre »), et regarde le sport avec une certaine distance. Ce qui ne l'empêche pas de multiplier les médailles.
« Quand il faut s'occuper d'enfants - elle en a trois - et d'une officine, le sport apporte un équilibre. J'allais courir le soir, après avoir couché les enfants, et jusqu'à 20 heures. Une demi-heure, trois quatre fois la semaine, et au retour, je lisais une petite histoire aux enfants, et à nouveau le boulot. »
Béatrice Osty commence la compétition dès le collège : de l'athlétisme, du basket, du cross. À 16 ans, un claquage l'oblige à tout arrêter : « La pire période de ma vie », se souvient-elle. Elle reprend, pour le concours, quinze minutes par jour : « Une obligation par rapport à la fac. » Le médecin lui recommande de ne plus courir, pour ses genoux. Elle cherche donc à faire du sport un loisir, mais elle continue à participer à des courses et se fait remarquer par des clubs. Elle entre dans celui de Quimper : « Un bon club, l'entraîneur donne le plan d'entraînement, mais dit aussi stop quand il voit un risque. Le sport peut faire vieillir vite les coureurs. »
Quand la passion devient addiction
Installée en 2009, la pharmacienne doit s'investir dans son travail et s'occuper de sa famille, mais elle s'arrange pour aller au club un mercredi sur deux. Elle s'y sent apaisée. « Ça oblige à quitter le travail, je fais des 10 km, je travaille le fractionné, je regarde celles qui avancent. »
Lors de son premier cross, en 2010, Béatrice Osty finit en s'écriant : « Quelle horreur, plus jamais ça ! Mais on y retourne, parce que le cross c'est une équipe, dont chaque membre compte. » Médaille de bronze en championnat de France, en 2011, à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), et un classement individuel « très honorable ».
L'année suivant, elle décroche pour cause de grossesse, de trois mois avant à un mois après la naissance, sans le moindre « manque ». « Le sport, affirme la consœur, est un exutoire, mais peut aussi devenir une addiction, plus qu'une nécessité de santé. Faire trois marathons par an, c'est beaucoup trop, parce que le corps puise dans ses réserves. On voit des fractures de fatigue. Dans un club, l'entraîneur sait quand l'excès devient délétère. Mon métier m'apporte un certain recul pour le comprendre. »
Sport et pharmacie
À la pharmacie, Béatrice Osty travaille beaucoup la micronutrition, ce qui permet de bien se connaître, ce qui « devrait être la base du sport ». Elle aide les sportifs, conseillant des huiles pour les entorses. Elle se blesse peu, ce qui l'aide à comprendre et conseiller.
« Mon métier de pharmacienne est exigeant, mais c'est le plus beau métier du monde, s'exclame-t-elle. Et le sport m'a obligé à une hygiène de vie plus rigoureuse. Clohars offre un cadre de vie qui incite au sport. Les gens épluchent les résultats dans le journal pour venir m'en parler. Au club, j'aide les filles à ne pas tomber malades, grâce à la pharmacie. À la pharmacie, le sport permet de communiquer avec les gens, de papoter avec eux sans agressivité. »
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