Je vois tous les jours mes voisines se saluer chaleureusement en claquant cette double bise bien de chez nous, pour souligner l'affection qu'elles se portent au mépris de la contagion. La tradition l'emporte donc sur la vigilance qui apparaîtrait comme une forme inamicale de distance et de frilosité. Les consignes sanitaires du gouvernement sont pourtant explicites, qui insistent pour que chacun de nos concitoyens se tienne à l'écart de l'autre et remplace ses baisers sur les deux joues par une réflexion, basique mais éternelle, sur le temps qu'il fait et qui n'est jamais beau. Ce civisme à l'envers qu'on nous réclame revient en somme à éliminer toute marque d'amour au profit d'une parole bienveillante. Laquelle est la bienvenue dans une population qui tire à hue à dia et se divise sur le moindre des sujets, depuis le système des retraites jusqu'aux dégâts des eaux, calamité bien connue des copropriétaires. Ainsi va la vie épidémiologique dans un pays qui, en définitive, reste plus adepte au bon vieux civisme qu'aux nouvelles règles de conduite inspirées par le principe de précaution, celui-là même qui est inscrit depuis Chirac dans la Constitution et a pour inconvénient de nous éloigner les uns des autres.
Humeur
Bons baisers au coronavirus
Publié le 05/03/2020
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Richard Liscia
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3584
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