Histoires de plantes

Verveine queue de rat, infusé ou décocté ?

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Publié le 15/05/2020
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Stachytarpheta jamaicensis

Stachytarpheta jamaicensis
Crédit photo : Fabien Beaucourt

Originaire d’Amérique tropicale, la verveine queue de rat s’est répandue dans les régions tropicales et subtropicale.

Les petites fleurs bleues de cette plante herbacée pouvant atteindre le mètre de haut lui ont valu l’appellation « verveine bleue ». Elles sont disposées le long d’un épi dressé allongé en queue de rat.

Aux Antilles françaises, les feuilles sont prises en infusion contre les inflammations alors que dans la Caraïbe et en Amérique du Sud les parties aériennes sont conseillées dans les diarrhées, l’hypertension, le diabète, les refroidissements et la nervosité. En Asie du Sud-Est elle est prise contre les infections.

Les feuilles renferment des acides phénols (acide chlorogénique), des flavonoïdes (lutéinol), des iridoïdes (tarphétaline) et des polyphénols (verbascoside).

Anti-inflammatoire, antioxydant et analgésique

La plupart des indications traditionnelles ont été validées par les essais pharmacologiques.

Les effets anti-inflammatoire, antioxydant et analgésique ont été montrés dans différents modèles précliniques.

L’extrait s’est avéré antidiarrhéique chez la souris recevant de l’huile de ricin et du sulfate de magnésium.

Les extraits sont antibactériens vis-à-vis de Staphylococcus aureus, Proteus mirabilis, Klebsiella aerogenes, Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli) et antifongiques vis-à-vis de Candida albicans. Cette action antimicrobienne s’accompagne d’un effet cicatrisant sur des plaies présentes chez le rat diabétique.

Les infusions réduisent le taux du cholestérol total, du mauvais cholestérol (LDL) et des triglycérides et protègent le foie d’une hépatite induite par un toxique, le tétrachlorure de carbone.

Un effet immunosuppresseur a été obtenu avec un extrait aqueux chez la souris montrant une réduction de la phagocytose par les leucocytes.

Aux Antilles, l’infusion est proposée dans les diarrhées et la nervosité, le jus de feuille fraîche ou la décoction en application locale pour désinfecter les petites plaies.

Un tour du monde des plantes qui soignent, Afrique, Amérique, Chine, Outremer, Europe (2018) Fleurentin J. & Weniger B., Éditions Ouest France, 239 p.www.ethnopharmacologia.org

Jacques Fleurentin
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Source : Le Quotidien du Pharmacien