Originaire d’Asie Mineure et du nord de la Grèce, et non de l’Inde comme son nom le laisse supposer, le marronnier d’Inde (Aesculus hippocastaneum L.) est un superbe arbre ornemental, atteignant 30 m de haut. Ses feuilles palmées sont composées de cinq à neuf folioles. Ses fleurs en grappes dressées avec des corolles blanches veinées de rouge. Le fruit est une capsule couverte d’épines qui renferme deux graines, brun acajou brillant. L’écorce de l’arbre est gris brunâtre à l’extérieur et jaune à l’intérieur.
Son nom latin hippocastanum signifie « châtaigne du cheval » car les Turcs l’administraient comme stimulant à leurs chevaux fatigués. Au XVIIIe siècle, son écorce était réputée contre les fièvres, et son usage développé lorsque le quinquina d’Amérique du sud manquait. En fait, son action fébrifuge est faible mais Fournier (XXe siècle) rapporte qu’elle est utile dans les diarrhées, et antiseptique en application locale sur les ulcères et les plaies gangréneuses. En médecine populaire, le marron s’utilise contre les hémorragies utérines et les phlébites.
Saponosides et coumarines
C’est l’écorce du tronc et la graine qui sont médicinales, la graine renferme au minimum 3 % de saponosides exprimés en æscine.
L’écorce renferme des glucosides coumariniques (esculoside, fraxoside, scopoloside) et leurs dérivés ainsi que des flavonoïdes et des tanins du groupe des proanthocyanidines.
La graine renferme des saponosides (3-10 %) b-aescine), des flavonoïdes, des tanins oligomères de l’épicatéchol et des coumarines (esculoside et fraxoside), des triterpènes et des stérols.
Les effets veinotonique, anti-inflammatoire et antiradicaux libres ont été démontrés :
- Pour le marron dont les extraits et l’æscine augmentent la résistance et le débit veineux de la veine isolée de bœuf et de la veine saphène humaine. Ils réduisent l’œdème de la patte induit par la carragénine chez le rat. Des extraits sont in vitro antioxydants et inhibiteurs de l’activité de la collagénase et de l’hyaluronidase impliquées dans l’activité veinotonique. De plus, ils augmentent également la circulation lymphatique. L’æscine possède, in vivo chez le rat, des effets antiallergiques (antihistaminique).
- Pour l’écorce qui augmente la résistance vasculaire, diminue la perméabilité capillaire et possède des effets veinotoniques.
Une méta-analyse de 17 études cliniques comprenant 1 443 patients en 2012 montre l’efficacité et la sécurité d’extraits de graines dans l’insuffisance veineuse chronique évalués sur la douleur, le prurit, l’œdème et le volume de la jambe. D’autres études cliniques montrent l’intérêt dans les hémorroïdes et les œdèmes traumatiques. Une application locale de crème à base d’extraits réduit les hématomes chez l’homme.
Grâce à ses propriétés veinotonique et anti-inflammatoire, le marronnier d’Inde est intéressant dans la crise hémorroïdaire.
La graine et l’écorce en tisane ou en décoction ne sont pas recommandées par l’EMA (2019, 2011). On les conseillera sous forme de médicaments (titrés en principes actifs) ou de compléments alimentaires. Il est déconseillé chez la femme enceinte ou allaitante, chez l’enfant de moins de 12 ans pour la graine et de 18 ans pour l’écorce.
Du bon usage des plantes qui soignent (2019) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 380 p
www.ethnopharmacologia.org
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