Le saule est un arbre commun d’une vingtaine de mètres de haut qui affectionne les lieux humides et les bords de rivières. Il est présent dans les zones tempérées d’Europe, d’Asie méridionale et occidentale et d’Amérique du Nord. Plusieurs espèces sont médicinales : Salix alba, S. purpurea, S. daphnoides, S. fragilis (Salicacées). Ses feuilles sont lancéolées, vertes sur la face supérieure et blanchâtre et duveteuse sur la face inférieure.
Le saule était déjà bien connu des quatre médecines savantes : la médecine grecque l’indiquait il y a deux mille ans contre les fièvres et les douleurs. La médecine arabo-persane recommandait la fleur contre la céphalée et le suc de feuille pour « désobstruer le foie ». La médecine chinoise indiquait les tiges du saule pleureur (Salix babylonica) originaire de Chine, contre les douleurs rhumatismales. La médecine ayurvédique conseille l’écorce du saule marsault (Salix caprea), originaire d’Europe mais présent dans tout l’Himalaya, dans les douleurs articulaires et rhumatismales.
Théorie des signatures
En Europe, la théorie des signatures est évoquée par Paracelce (XVIe siècle) ; il déclare que les plantes portent le signe de leur efficacité. Or, en 1763, Edward Stone présente dans son compte rendu à la Royal Society de Londres les succès de l’écorce de saule dans le traitement de la fièvre, ce qui est logique selon ce principe car le saule poussant les pieds dans l’eau doit donc guérir les maladies provoquées par l’humidité. Il mentionne également ses effets analgésiques et précise que la flexibilité des branches de saule signale son intérêt dans les articulations douloureuses.
Ce sont les écorces de tiges qui sont médicinales, elles seront récoltées sur des branches âgées de moins de trois ans. Elles renferment au minimum 1,5 % de dérivés salicylés (salicyne, fragiline, salicortine) qui s’hydrolysent dans l’intestin en salicoside puis en acide salicylique. Elles contiennent aussi des dérivés benzoïlés (trémulacine), des composés phénoliques (triandrine), des dérivés aromatiques (acide salicylique) et des flavonoïdes.
L’acide salicylique, le salicoside et la trémulacine ont des propriétés antalgiques montrées chez la souris dans le test du writhing et anti-inflammatoires par inhibition de la cyclooxygénase et la réduction des prostaglandines pro-inflammatoires montrées dans l’œdème à la carragénine sur la patte de rat. Le salicoside et les extraits administrés chez l’homme réduisent les douleurs arthrosiques du genou, de la hanche et des lombaires. Les extraits et la salicine sont antipyrétiques.
L’écorce de saule est ainsi indiquée dans les douleurs et les symptômes grippaux. Elle ne doit pas être administrée chez la femme enceinte à partir du 3e trimestre ni chez les patients sous traitement anticoagulant ou déficient en glucose-6 phosphate déshydrogénase.
Du bon usage des plantes qui soignent (2019) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 380 p www.ethnopharmacologia.org
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