L'ail (Allium sativum L., Alliacées) est une plante originaire d'Asie centrale, cultivée depuis l'antiquité en Égypte, dans le bassin méditerranéen et en Chine. Cette plante herbacée est pérenne par son bulbe divisé en bulbilles ou en gousses. Ses feuilles sont allongées et étroites à nervures parallèles et sa tige haute d'une cinquantaine de centimètres porte à son extrémité une inflorescence en ombelle sphérique formée de nombreuses fleurs blanches ou rosées. En Mongolie, l'ail sauvage est si abondant dans la steppe que celle-ci dégage une odeur aillée caractéristique.
Antiseptique, vermifuge, hypotenseur et antithrombotique
Le bulbe est condimentaire depuis l'antiquité mais aussi médicinal. En médecine grecque, au IVe siècle av. J.-C., Hippocrate l'indique comme diurétique et Dioscoride au Ier siècle comme tonique et anthelminthique. En médecine arabo-persane, Ibn al Baytar au XIIIe siècle dit qu'il est utile contre les abcès et les douleurs de l'estomac. En médecine chinoise contemporaine, il prévient des risques de thrombose des coronaires et traite les hyperlipémies. En Mongolie, les différentes espèces d'ail sont réputées anti-infectieuses et hypolipémiantes. En Europe au XXe siècle, Fournier, le recommande comme antiseptique, vermifuge, hypotenseur et antithrombotique.
Le bulbe renferme de l'alliine, un acide aminé inodore qui se transforme en allicine à l'odeur caractéristique, qui à son tour se métabolise en disulfure de diallyle et en trisulfure de diallyle. On y trouve également des saponosides, des flavonoïdes et des lectines.
L'ail réduit la tension artérielle chez des rats hypertendus mais aussi chez l'homme
L'ail réduit la tension artérielle chez des rats hypertendus et également chez l'homme comme cela est démontré dans une méta-analyse de 20 essais cliniques en double aveugle. Le mécanisme d'action est double : une vasodilatation des vaisseaux et une inhibition de l'enzyme de conversion.
De plus, il induit une dilatation des petites artères et réduit la synthèse du cholestérol mise en évidence sur des hépatocytes de rat. Une méta-analyse de 39 études cliniques en double aveugle objective une baisse du cholestérol total, du mauvais cholestérol (LDL) et des triglycérides et une augmentation du bon cholestérol (HDL).
Les extraits d'ail et le disulfure de diallyle réduisent l'agrégation plaquettaire.
Des effets anthelminthique, antibactérien (lié au disulfure de diallyle) et antifongique sont également démontrés. La co-prescription d'antibiotique et d'extrait d'ail s'est montrée intéressante vis-à-vis de bactéries multirésistantes. Un effet détoxifiant des métaux lourds est également mis en évidence.
Certains composés sont antimutagènes et d'autres s'opposent à l'apparition et au développement de cellules tumorales de différents types de cancer.
L'ail frais (2 à 4 g par jour) ou les formes pharmaceutiques sont conseillés mais une interruption de sept jours avant une intervention chirurgicale est recommandée.
Repères
L'ail est traditionnellement indiqué dans la prévention de l'athérosclérose, les problèmes circulatoires et dans le traitement des symptômes de la toux et des refroidissements (EMA, 2016). Les travaux de pharmacologie montrent son intérêt dans l'hypertension modérée et la prévention des maladies cardiovasculaires.
La poudre de bulbe séché est inscrite à la Pharmacopée européenne, elle est dispensée en pharmacie ou dans tout commerce.
Du bon usage des plantes qui soignent (2022) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 414 p
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