La gaulthérie couchée (Gaultheria procumbens L., Éricacées) est comme son nom l’indique une plante arbustive rampante originaire des sous-bois humides de l’Amérique du Nord. Ses rameaux rougeâtres portent de petites feuilles coriaces, ovales et dentées. Au froissage, les feuilles dégagent une odeur de salicylate de méthyle. Ses petites fleurs graciles blanc rosé en forme de cloche, donneront des capsules charnues rouges comestibles. Elles sont consommées par les Indiens iroquois, ojibwa et algonquin.
Appelées également thé du Canada, ses feuilles sont prises en infusion contre les diarrhées. Les Indiens inuits mâchent les feuilles pour lutter contre la fièvre, les infections et les douleurs.
L’huile essentielle obtenue par distillation des feuilles est traditionnellement appliquée localement pour soulager les douleurs et les inflammations. Elle est très irritante convulsivante et donne la diarrhée quand elle est prise par voie orale.
Les feuilles fraîches sont broyées doivent macérer une nuit pour favoriser par fermentation la formation de salicylate de méthyle. Elles sont ensuite distillées pour obtenir une huile essentielle renfermant 98 à 99 % de salicylate de méthyle.
De l’Himalaya au Népal
D’autres espèces d’origine asiatique, la gaulthérie odorante (Gaultheria fragrantissima Wall.) de l’Himalaya au Népal et Gaultheria yunnanensi de Chine, fournissent l’essentiel de la production.
Appliqué sur la peau, le salicylate de méthyle se transforme sous l’influence d’une estérase en acide salicylique qui a les mêmes propriétés que l’aspirine : analgésique, de type non opiacé, anti-inflammatoire en s’opposant à la libération des médiateurs pro-inflammatoires, antipyrétique et anti-agrégant plaquettaire. En application locale l’huile essentielle dilate les vaisseaux en donnant un effet rubéfiant. Elle est également insecticide.
Elle sera proposée uniquement en massage cutané dilué jusqu’à 30 % dans une huile végétale. Elle est contre-indiquée par voie orale et en inhalation, chez la femme enceinte et allaitante et l’enfant. Elle est déconseillée chez les patients traités par anticoagulant, allergiques à l’aspirine ou ayant un ulcère duodénal.
Du bon usage de l’aromathérapie (2019) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 206 p. www.ethnopharmacologia.org
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