La citrouille (Cucurbita pepo L., Cucurbitacées) appelée aussi courge, est une plante herbacée originaire d'Amérique centrale formée d'une longue tige anguleuse d'une dizaine de mètres rampant sur le sol. Elle porte de grandes feuilles simples avec un grand pétiole et de belles fleurs jaune orangé qui donneront d'énormes fruits de 15 à 40 cm. Ce fruit est une baie ronde ou allongée, charnue renfermant de nombreuses graines blanchâtres ovales et aplaties. La pulpe fibreuse est alimentaire, les graines grillées sont prises en amuse-bouche et la fleur grillée en crêpes. Ne pas la confondre avec une autre courge alimentaire, le potiron Cucurbita maxima.
La graine de citrouille renferme 30 à 50 % d’huile insaturée riche en acide linoléique
La courge est une plante alimentaire importée des Amériques au XVIe siècle. Elle servait à traiter les parasitoses intestinales chez les Amérindiens et les effets anthelminthiques ont été confirmés par les médecins américains dès le XIXe siècle. La graine est réputée contre le tænia dès le XVIIe siècle en Angleterre et son usage se répand dans toute l'Europe. Elle est également indiquée dans les troubles de la prostate, de la vessie et de mictions excessives.
La graine renferme 30 à 50 % d’huile insaturée riche en acide linoléique, oméga-6 (43-55 %), acide oléique et vitamine E, des protéines (30-50 %) avec un acide aminé cyclique (cucurbitine = 3-amino-3-carboxypyrrolidine), des stéroïdes D 7 stérols (avénastérol, spinastérol), D 5 stérols (sitostérol, stigmastérol) et leurs glucosides (clérostérols, isofucostérols, stigmastérols, campestérol), de la vitamine E et des oligoéléments (sélénium, manganèse, cuivre, zinc).
Des usages traditionnels confirmés
La plupart des usages traditionnels ont été confirmés ainsi que des effets originaux : l’action vermifuge de la graine est démontrée, en particulier contre le tænia et les schistosomes dont le principe actif est la cucurbitine. Deux études cliniques chez l’homme confirment cet effet.
Les graines s'opposent à l'hypertrophie bénigne de la prostate induite par de la testostérone chez le rat en en diminuant le volume. Des essais cliniques montrent que les graines, ou l'huile des graines, induisent une réduction des symptômes comme les besoins fréquents d'uriner : les stéroïdes de la graine réduisent les taux de dihydrotestostérone impliqués dans l'adénome. Une étude clinique plus récente menée pendant 12 mois de traitement versus placebo confirme ces résultats.
De plus, les graines induisent une relaxation des muscles de la vessie chez le rat, augmentant ainsi son volume et réduisant les mictions.
L'huile des graines est anti-inflammatoire : elle protège le rat d'une arthrite induite expérimentalement.
Une activité antimicrobienne d'extraits de graine est mise en évidence ainsi que la cicatrisation cutanée chez le rat.
Repères
Les graines sont traditionnellement utilisées pour améliorer les symptômes de l’hypertrophie bénigne de la prostate comme des mictions fréquentes et dans la vessie hyperactive. La graine est inscrite à la Pharmacopée européenne, elle est dispensée en pharmacie ainsi que dans tout commerce sous forme d'huile encapsulée ou de graines en vrac. Le traitement peut être de longue durée et est déconseillé chez le patient de moins de 18 ans.
Du bon usage des plantes qui soignent (2022) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 414 p. www.ethnopharmacologia.org
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