La formule du Coca-Cola révélée?

Un secret de pharmacien

Publié le 21/02/2011
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IRA GLASS, aurait-il révélé l’un des plus grands secrets industriels de tous les temps ? C’est en tout cas ce que prétend cet animateur de radio américain qui a déclamé la semaine dernière sur les ondes de « This American Life » la formule ultrasecrète du Coca-Cola : « 20 gouttes d’huile essentielle d’orange, 30 gouttes d’huile essentielle de citron, 10 gouttes d’huile essentielle de muscade, 5 gouttes d’huile essentielle de coriandre, 10 gouttes d’huile de fleur d’oranger, 10 gouttes de cannelle et 227 ml d’alcool. » Authentique scoop ou scandale éventé, quoi qu’il en soit, cette annonce ne pouvait pas passer inaperçue. Il faut dire que la célèbre boisson formulée en 1885 par le pharmacien John Pemberton, entretient depuis près d’un siècle et demi le mystère de sa composition. Selon le mythe forgé par l’entreprise, « la recette reposerait dans un coffre situé dans les sous-sols inviolables de la SunTrust Bank, établissement financier d’Atlanta, actionnaire historique de la Compagnie. Seuls deux ou trois employés, élus parmi les élus, en connaîtraient la formulation exacte ». Une formule que le pharmacien d’Atlanta avait imaginée au départ à partir de celle du vin Mariani, un mélange de vin de Bordeaux et de feuille de coca créé par le chimiste corse Angelo Mariani en 1863.

D’après l’animateur radio, cette révélation a été rendue possible grâce à la découverte de la formule manuscrite dans un livre de recettes appartenant à un pharmacien et publiée dans le quotidien « Atlanta Journal Constitution », en 1979. Le livre appartenait à une connaissance de John Pemberton et aurait été transmis de pharmacien à pharmacien avant d’être découvert par un journaliste du quotidien.

Sereins, les porte-parole de Coca-Cola assurent que ces révélations n’en sont pas et que le secret de la boisson n’a pas été dévoilé. Info ou intox ? Qu’importe, car, n’en déplaise aux pharmaciens, le succès du fameux soda tient sans doute plus à une stratégie commerciale éprouvée qu’à la formule imaginée par un potard chanceux…

› DIDIER DOUKHAN

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2813