ANTOINE-AUGUSTIN PARMENTIER s’est éteint le 17 décembre 1813, à l’âge de 76 ans, au terme d’une vie bien remplie consacrée aussi bien à la pharmacie qu’aux problèmes de santé publique, d’hygiène et d’agriculture. Bien sûr, il est indissociable de la pomme de terre, et pourtant, il reste assez mal connu. Les commémorations nationales du bicentenaire de sa mort, dont le coup d’envoi a été donné le 23 septembre à la faculté de pharmacie de l’université Paris-Descartes, visent à remettre en lumière cette grande figure de l’évolution des sciences.
Autour de plusieurs kilos de pommes de terre et de la statue de Parmentier restaurée pour l’occasion, le Comité national Parmentier, présidé par Martine Aiach et en présence du doyen Jean-Michel Scherrmann, a célébré les multiples qualités du grand homme. Anne Muratori-Philip, historienne spécialiste de Parmentier, a retracé sa vie, de la monarchie à la Révolution, entre guerres, famines et expériences scientifiques. Pharmacien, agronome et insatiable chercheur, l’homme du « hachis » surprend par sa ténacité et sa clairvoyance. La pomme de terre, qui a eu longtemps le mauvais œil, étant de la même famille que la mandragore ou la belladone, va devenir, grâce à lui, « le pain des pauvres », adoubé par Louis XVI.
François Chast, chef du service de pharmacie clinique des Hôpitaux universitaires de Paris-Centre et président honoraire de l’Académie de pharmacie, a salué « un personnage exceptionnel qui imagine le premier que les pharmaciens doivent créer un groupe de réflexions scientifiques afin de diffuser les connaissances ». Olivier Lafont, président de la Société d’histoire de la pharmacie, a insisté sur ses nombreux écrits et leur influence, tandis que Jean-Luc Gosselin, président du Comité national interprofessionnel de la pomme de terre, a parlé de l’actualité de Parmentier, le premier à avoir vu les qualités nutritionnelles de la patate, que l’on mange aujourd’hui partout. Enfin, Dominique Parmentier, a évoqué son ancêtre avec émotion, « un modèle », dit-il, décrivant une personnalité qui ne pensa qu’à une seule chose toute sa vie : « œuvrer pour le bien public ».
Il se distingua aussi par son engagement pour la vaccination, son rôle dans l’équipement des hôpitaux en médicaments et sa recherche en chimie alimentaire. « Parmentier touche particulièrement les pharmaciens », conclue Martine Aiach. Ce bienfaiteur de l’humanité, que ses contemporains appelaient avec sympathie le « bourru bienfaisant », est célébré jusqu’en décembre à travers colloques et expositions.
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