UN MUSÉE qui ferme, c’est une mémoire qui s’éteint. Depuis le début de l’été, le musée de l’AP-HP, cet hôtel particulier du XVIIe siècle héritier du patrimoine hospitalier, est en effet directement concerné par les restrictions budgétaires drastiques imposées par la crise. Une menace bien réelle (voir aussi notre article du 17 juin dernier) qui mobilise toute l’énergie des membres de l’ADAMAP (Association des amis du musée de l’AP-HP). La pétition lancée par l’association il y a quelques semaines a ainsi déjà recueilli plusieurs milliers de signatures favorables à la sauvegarde du lieu.
Des expositions dans les hôpitaux.
Aujourd’hui, ce n’est pas tant la fermeture pure et simple de l’édifice qui serait en jeu, mais plutôt une réorganisation totale de son fonctionnement. Le musée pourrait ainsi être fermé aux visiteurs individuels - sauf à l’occasion de journées exceptionnelles telles la Journée du Patrimoine -, et seuls les groupes y seraient admis l’unique jour de visite hebdomadaire. Pour l’AP-HP, la vocation de l’Hôtel Miramon doit changer : « Alors que le musée accueille chaque année environ 20 000 visiteurs, dont quelque 20 % de professionnels de l’AP-HP, une réflexion est engagée sur les modalités d’un rapprochement des collections des lieux mêmes de leur histoire, les hôpitaux, qui offrent pour la plupart des espaces d’exposition en leur sein. C’est dans ce cadre que seront redéfinies les missions du musée, notamment en créant des lieux d’exposition dans les hôpitaux et en développant les expositions temporaires », explique-t-elle dans un communiqué en date du 6 septembre. « Organiser des expositions temporaires au sein même des hôpitaux ne se fera pas sans risque car ces établissements ne réunissent pas les conditions de sécurité suffisantes », estiment pour leur part les défenseurs du musée.
La collection de pharmacie menacée.
Quoi qu’il en soit, les travaux engagés au rez-de-chaussée du musée pourraient d’ores et déjà mettre en péril les collections de pharmacie justement situées à ce niveau. De même que la fameuse reconstitution de salle de garde du XIXe siècle et ses fresques. En effet, le projet de mise en location d’une surface importante de l’hôtel particulier ne serait pas compatible, sur le plan de leur sécurité, avec le voisinage de salles d’exposition.
La dernière exposition temporaire organisée à l’Hôtel Miramon, « L’Humanisation de l’hôpital. Mode d’emploi », qui s’est achevée le 4 juillet dernier, avait accueilli plus de 21 000 visiteurs.
Il faudra sans doute attendre la fin du mois de septembre, et l’arrivée du prochain directeur de l’AP-HP, pour voir sceller définitivement le sort du musée et de ses douze fonctionnaires.
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