Le Quotidien du pharmacien.- La faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry va bientôt fermer ses portes, qu'est-ce que cela vous inspire ?
Dominique Porquet. - Les bâtiments, construits dans les années 1970 devaient tenir 30 ou 40 ans. Ils auront finalement tenu 50 ans. La décision d'abandonner le site a été prise lorsque j'étais doyen, nous n'avions pas d'autre choix. Les bâtiments étaient impossibles à chauffer l'hiver, il faisait 15, voire 10 degrés dans certaines salles. L'été, il faisait trop chaud…
Axel Boudoux. - Un jour la bibliothèque a dû être fermée car une pale en métal accrochée à la devanture menaçait de s'effondrer. Avant un gala, le hall avait été inondé. Pendant le salon de l'officine, le sol de la salle où nous étions s'est soulevé devant nous. Au vu de l'état des locaux, il était temps de partir. Les ressentis sont différents chez les étudiants. Il y a tout de même de la nostalgie chez ceux qui comme moi y ont fait tout leur cursus. Je redoute le moment où nous devrons vider les salles où étaient installées les associations étudiantes. Je suis un peu triste aussi de me dire que je ne pourrais jamais montrer à mes enfants l'endroit où j'ai étudié.
Quel est le premier ressenti que vous avez eu en arrivant à Châtenay ?
D.P. - Quand je suis arrivé, alors étudiant en 5e année, le site était au milieu de nulle part. Autour, il n'y avait que des vergers, des jardins et quelques maisons individuelles. Je n’étais pas forcément ravi de me retrouver dans cette campagne éloignée.
A.B. - Ce que j'ai le plus regretté par rapport à l'université, c'est sa localisation ; dès qu'on voulait aller au cinéma il fallait prendre un bus, puis le RER, il y a très peu d'activités culturelles autour. Cet isolement explique pourquoi l'activité des associations étudiantes y était si intense, mais Il y avait une scission entre les étudiants qui pouvaient participer aux événements sur place et ceux qui habitaient trop loin pour en profiter.
Quel est votre meilleur souvenir à Châtenay ?
D.P. - Le jour où j'ai soutenu ma thèse et la cérémonie organisée pour mon dernier jour en tant que doyen sont d'excellents souvenirs, mais les meilleurs sont les nuits entières passées dans les locaux pour les galas des étudiants. Depuis 2011, nous pouvons organiser de nouveau ces galas au sein même de la fac, ce qui était impossible avant pour des raisons de sécurité. Je me souviendrai toujours du hall transformé en boîte de nuit !
A.B. - Les galas dans le hall, cet espace immense, c'était un moment magique. Entre 1 000 et 1 200 personnes, arriver sur un tapis rouge… Ce n'est pas comme cela que ça se passe dans les autres universités et c'était une grande chance de pouvoir vivre ça. Nous avions un autre événement unique pour une fac de pharmacie, la semaine de l'AZTEC. Tous les midis, pendant une semaine, des concerts organisés par l'association de musique, dont j'ai été le président pendant 1 an, et tous les soirs une pièce de théâtre jouée par des étudiants sous la conduite d'un metteur en scène professionnel. J'espère que cet événement va perdurer à Saclay, même si j'en doute un peu.
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