L’APOTHICAIRERIE de Bazas, en Gironde, a reçu l’an passé plus de 400 visiteurs* intéressés par sa splendide collection de faïences et verreries anciennes. Mais cet édifice, classé monument historique, est aussi un témoignage de l’histoire de la pharmacie hospitalière, comme s’emploient à le démontrer les bénévoles qui l’animent. L’apothicairerie a été créée entre 1767 et 1778 par les religieuses des Filles de la Charité à qui avait été confié l’hôpital de Bazas, en 1698. Elle est incluse dans un ensemble de quatre salles de l’hospice originel : une pour les malades hommes, une pour les femmes, une salle d’opérations et, en vis-à-vis, l’apothicairerie. Elle a ainsi traversé plus de deux siècles, sans jamais cesser d’être, jusqu’à sa fermeture, en 1985, la pharmacie de l’hôpital de Bazas.
C’est à ce voyage dans le temps que nous convient les bénévoles de l’Association pour la sauvegarde de l’apothicairerie et du patrimoine de l’hôpital Saint-Antoine de Bazas. Pharmaciens retraités ou anciens employés de l’hôpital, ils s’attachent à entretenir le patrimoine médical et galénique de l’apothicairerie, à dénicher de nouveaux objets et témoignages, et à assurer les visites guidées.
Verreries bazadaises.
Principale richesse du lieu, sa collection de pots : 110 faïences, 10 porcelaines, 150 verreries qui vont des albarelles du XVIe siècle aux pots ornés du XIXe, récemment confiés à l’apothicairerie. On appréciera les verreries bazadaises bleutées du XVIIIe siècle qui doivent leur originalité au sable local dont la silice est chargée en fer et à l’utilisation de la cendre de fougères cueillies en mai comme « fondant ».
Parmi les acquisitions récentes, on peut citer une marmite américaine destinée à produire des extraits de viande, un pot à sirop antiscorbutique réalisé localement à base de raifort, cresson, gentiane, longtemps avant la découverte de la vitamine C ; et un ordonnancier de 1830 : « Il montre que la traçabilité n’est pas un concept nouveau, car on y trouve les mêmes rubriques qu’aujourd’hui : numéro d’ordre, nom du prescripteur, quantité, nom du patient et prix », souligne Charles Tamarelle, pharmacien biologiste à la retraite et mémoire vivante de l’apothicairerie.
Enfin, le départ annoncé de la maison de retraite qui occupe les pièces voisines, permet aux amoureux de l’apothicairerie de rêver à sa transformation en un vaste musée de la pharmacie.
Légende Photo :
Les conservateurs bénévoles et passionnés de l’apothicairerie de Bazas (de gauche à droite) : Michel Dexpert, ancien employé hospitalier, Charles Tamarelle et Marie-José Filleau, pharmaciens à la retraite.
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