L’URTICAIRE chronique spontanée (UCS) est fréquente. Elle touche 20 % de la population au moins une fois au cours de la vie. C’est une réaction épidermique inflammatoire imprévisible, mettant en jeu toutes les cellules du système immunitaire, dont le mastocyte qui est la cellule clé. Les symptômes sont affichants mais labiles, le tableau clinique est polymorphe. « En surface, l’UCS se manifeste par des plaques/papules rouges très fugaces, associées à un prurit intense, et parfois à un œdème profond (angioedèmes) des tissus sous-cutanés pouvant provoquer des douleurs, rappelle le Pr Laurence Bouillet, dermatologue à Grenoble ; parfois les deux symptômes sont associés. La pathologie touche une population jeune et active entre 20 et 40 ans et préférentiellement les femmes, son évolution est prolongée en moyenne sur trois à cinq ans. Dans 50 % des cas, elle disparaît dans les six mois, mais parfois les lésions persistent plus de dix ans. »
L’urticaire chronique est souvent confondue à tort avec l’allergie, alors que sa cause est due à une activation non immunologique du mastocyte. Le diagnostic ne nécessite pas de bilan allergologique. Elle ne met pas en jeu le pronostic vital, mais elle a un fort impact sur la qualité de vie professionnelle, quotidienne et sociale.
Démangeaisons nocturnes.
Les démangeaisons nocturnes impactent la qualité du sommeil et l’imprévisibilité des crises est un facteur anxiogène et stressant qui aggrave les lésions. « Le sentiment d’anxiété s’accompagne d’un sentiment de détresse chez les patients dont le parcours de soin est long, incompris et insatisfait. Ils sont désorientés et ont l’impression d’être abandonnés par le corps médical, constate le Dr Brigitte Milpied, dermatologue à Bordeaux. En effet, les médecins sont mal formés et la maladie est mal expliquée. Les traitements actuels sont les antihistaminiques (anti-H1) en monothérapie ou en association, aux posologies validées par l’AMM. Il s’agit de traitements symptomatiques en première ligne, mais ils sont insuffisants pour traiter l’ensemble des malades. Il faut expliquer au patient l’évolution de la pathologie, le rassurer, le conseiller, et surtout l’écouter, afin que son parcours du combattant se transforme en parcours gagnant. »
3 questions à…
Françoise Amouroux
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