LES DONNÉES récentes sur les mécanismes de l’acné au niveau de la glande sébacée ont mis en évidence l’interaction entre les différents récepteurs à la (dihydro)testostérone (DHT), aux neuromédiateurs et à l’insuline (IGF-1), ainsi que le rôle crucial de P. acnes, bactérie naturellement présente dans le follicule pilo-sébacé. « Capable d’activer deux récepteurs à la surface des glandes sébacées, P. acnes augmente la production de sébum, milieu idéal pour favoriser sa propre prolifération, explique le Dr Brigitte Dréno (CHU de Nantes). Il interagit également avec les kératinocytes du follicule pilo-sébacé en stimulant leur prolifération et en modifiant leur différenciation. » Collés les uns aux autres, les kératinocytes vont alors créer un bouchon corné qui va obstruer le canal folliculaire, empêcher l’écoulement du sébum et conduire à la formation des comédons ouverts (points noirs) et fermés (points blancs). P. acnes intervient encore sur le microbiome de la glande sébacée en stimulant l’immunité innée et la formation de cytokines responsables des lésions inflammatoires cutanées (papules, pustules, nodules).
Des études scientifiques montrent que la virulence de P. acnes est due à sa capacité d’organisation en biofilm qui lui permettrait de se protéger et de résister à certains traitements. Ce biofilm est constitué de bactéries qui adhèrent entre elles et aux parois des cellules cutanées (kératinocytes) grâce à la sécrétion d’une colle : une matrice gluante et protectrice appelée glycocalix. Cette organisation en biofilm permet à la bactérie de s’isoler du milieu environnant pour mieux proliférer, poursuit la spécialiste en dermatocancérologie. Ce bouclier lui sert aussi de coque pour résister aux défenses immunitaires, il lui procure une protection mécanique face à certains traitements. Il pourrait expliquer certains échecs thérapeutiques, notamment avec les antibiotiques topiques. L’objectif est donc de détruire ce biofilm ou d’empêcher sa formation pour limiter la prolifération, la virulence et la résistance de P. acnes.
Un extrait de myrte pour détruire le biofilm.
L’innovation brevetée des Laboratoires dermatologiques Ducray ouvre de nouvelles perspectives. Après treize années de recherche, les laboratoires ont mis au point un nouvel extrait : la myrtacine nouvelle génération. « Isolée du myrte méditerranéen par la Botanical Expertise Pierre Fabre, la myrtacine nouvelle génération est, par rapport à celle de la génération précédente, hautement concentrée en molécules (6 % de myrtucommulones et 20 % d’acide ursolique) dont l’action antibactérienne est révolutionnaire, affirme Carine Méjean, chef de groupe Pierre Fabre. Elle va agir en ciblant le biofilm responsable des boutons et des comédons, celui-ci est détaché dès la première minute de contact, la formation d’un nouveau biofilm est limitée dès 5 heures et s’observe encore après 48 heures de contact. » Des études in vitro sur des souches érythromycine sensibles Ery-S montrent que l’antibiotique redevient efficace en présence de myrtacine qui met en échec la résistance P. acnes. En l’absence de biofilm, la myrtacine optimise l’action de la molécule de référence en antibiothérapie locale et améliore la tolérance des traitements médicamenteux topiques.
La formule du nouveau soin, Keracnyl PP nouvelle génération, est une crème apaisante anti-imperfections qui réalise un juste équilibre entre hydratation et effet matifiant. Elle contient de la vitamine PP, des agents hydratants, du sabal serrulata séboréducteur, et des poudres absorbantes. Après sept jours d’utilisation, la taille et la rougeur des boutons enflammés sont diminuées et les marques persistantes sont limitées.
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