Une nouvelle approche esthétique du rajeunissement

Un volumateur injectable pour remodeler le visage en 3D

Publié le 07/02/2013
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La prise en charge globale du rajeunissement évolue. L’utilisation d’un nouveau stimulateur de collagène permet une régénération profonde, naturelle et progressive et des résultats durables.
Le produit agit dans le tissu sous-cutané en stimulant la production de collagène

Le produit agit dans le tissu sous-cutané en stimulant la production de collagène
Crédit photo : AFP

UTILISÉES depuis de nombreuses années, les injections de fillers et autres produits de comblement sont, encore actuellement, une méthode très pratiquée pour atténuer les rides et les plis qui se forment et creusent le visage avec l’âge. Une meilleure connaissance des signes du vieillissement a modifié cette approche esthétique et a introduit la notion de création de volumes en 3 D. En effet, les rides et les sillons ne résultent pas d’un glissement ou d’un affaissement de la peau qui s’affine ; ces symptômes traduisent une atrophie du squelette facial. « Avec l’âge, cette base osseuse subit une perte de volume dans les régions péri-orbitales et péribuccales, accompagnée d’une perte graisseuse des pommettes, des joues et des tempes. Le visage n’est qu’une enveloppe autour de cette base et l’ensemble peut être comparé à une table recouverte d’une nappe, remarque de façon imagée le Dr Danny Vleggaar, dermatologue à Genève. Il ne sert à rien de changer la nappe si on ne modifie pas la table, et pour remodeler le visage il faut commencer par renforcer la structure osseuse sous-jacente de la peau. »

Volumateur puissant et unique, le produit Sculptra agit dans le tissu sous-cutané en stimulant la production de collagène. Avec 14 ans de recul, il a fait la preuve de son efficacité et de son innocuité lors de nombreux essais cliniques menés par Sanofi sur les lipodystrophies consécutives au traitement du VIH (New-Filler). Aujourd’hui, de nouvelles études cliniques ont permis de faire évoluer le protocole et les indications esthétiques (approuvées par la FDA) pour en faire un produit de référence de prise en charge globale du rajeunissement. L’exclusivité de Sculptra (acide Poly-L-Lactic issu de la fermentation des sucres) est qu’il n’est pas un produit de comblement de rides, mais de régénération profonde qui va restaurer le galbe du visage. Injecté dans la peau au contact de l’os, il stimule les fibroblastes qui vont fabriquer un nouveau collagène et remplacer progressivement celui perdu avec l’âge. Cela permet de renforcer la base osseuse et de redonner du support aux tissus mous.

Une formation indispensable.

Sculptra est un produit naturel entièrement résorbable et biodégradable, particulièrement indiqué pour le tiers médian du visage (pommettes, joues, tempes). À ce jour, plus d’un million de patientes dans le monde ont bénéficié de ce traitement. « Sculptra n’a pas d’effet immédiat et spectaculaire, les résultats sont naturels mais le changement est lent, prévient le Dr Frédérique Masveyraud, chirurgien plasticien à Paris ayant une bonne expérience du produit. Il faut plusieurs séances (deux à quatre injections à un mois d’intervalle) car l’induction collagénique prend plusieurs jours (une vingtaine) et on a besoin de mettre en place plusieurs couches de collagène. L’effet obtenu donne un aspect bonne mine, la peau garde sa souplesse et son élasticité. Le résultat dure de 5 à 7 ans, car, si le produit se résorbe peu à peu (en 18 mois), les fibres de collagène persistent. Autre avantage : le traitement est discret et peut être ignoré de l’entourage. » Les jeunes sont aussi de bons candidats au traitement pour des problèmes de proportions ou de volumes disgracieux qui nécessitent de rééquilibrer les formes du visage.

Le produit est encore peu connu, car mal utilisé ; en effet, la méthode demande une formation (étude du galbe du visage, connaissances anatomiques) pour acquérir une bonne maîtrise des injections et éviter les surcorrections inesthétiques. « Il ne faut pas se contenter d’injecter dans la ride, mais dans le derme profond. Il ne s’agit pas non plus de remplacer les creux par des bosses et les doses sont calculées selon les volumes perdus. On fait des dépôts de produits plus ou moins importants selon les zones afin de ne pas produire trop de collagène, explique le chirurgien. On peut faire un traitement ciblé ou plus global. La dilution n’a pas d’influence sur la durée des résultats, on la répartit harmonieusement au cours des différentes séances*, c’est la réaction de la peau à l’agression qui fait le résultat. » Grâce aux dernières études, appuyées par celles du Dr Vleggaar, expert mondial, on sait aujourd’hui où et comment le volume est perdu et où exactement il faut le remplacer.

* Le prix d’une séance va de 350 à 450 euros HT.

D’après une conférence des Laboratoires Sinclair.

CHRISTINE NICOLET

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2980