S’IL EXISTE une pratique dont on connaît l’inutilité et qu’on conserve pourtant, c’est bien celle du grattage. Vous l’aurez remarqué, quand ça démange, on peut rarement s’empêcher de se gratter. Pour autant, la démangeaison ne disparaît pas, elle semblerait même, après un bref soulagement, s’accentuer ! Mais au fait, pourquoi ce bref répit suivi d’une recrudescence du phénomène ? C’est pour répondre très sérieusement à cette question - qui pourrait paraître futile - que Zhou-Feng Chen, chercheur au Centre d’étude de la démangeaison de l’université de Washington, a mené l’enquête. Une recherche qui l’a mené sur les voies mystérieuses de la sérotonine… Explication. Rappelons d’abord les principes essentiels du mécanisme démangeaison-grattage : quand vous ressentez une démangeaison, vous frottez vos ongles sur la partie concernée par le message nerveux. Ce faisant, vous créez de microlésions cutanées à l’origine de petits messages douloureux. Physiologiquement parlant, ces messages douloureux viennent court-circuiter les signaux nerveux de la démangeaison. Cette stratégie du détournement d’attention fonctionne… Mais un temps seulement, car la sensation de démangeaison reprend vite le dessus. Pour dévoiler l’intimité de ce curieux cercle vicieux, les auteurs de l’étude parue dans « Neuron », ont utilisé des souris génétiquement modifiées pour ne pas produire de sérotonine. Je vous épargnerais le détail méthodologique de l’essai, pour en livrer le résultat limpide : la douleur produite par le grattage provoquerait une sécrétion de sérotonine qui, en se trompant de « chemin » nerveux, stimulerait elle-même les cellules nerveuses de la démangeaison. Vous me suivez ? Disons-le autrement : rien ne sert de gratter, il faut souffrir à point.
Le cercle vicieux du grattage et de la démangeaison
Pourquoi ça gratte toujours
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Publié le 03/11/2014
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DIDIER DOUKHAN
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3128
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