Le nombre de personnes hospitalisées pour un infarctus du myocarde a fortement progressé chez les femmes : + 14,6 % de 35 à 44 ans, + 17,9 % de 45 à 54 ans, selon les chiffres publiés dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire ». Phénomène nouveau, on observe une augmentation de la proportion de femmes jeunes qui développent une coronaropathie sans hypertension, diabète ou dyslipidémie, mais avec un tabagisme, un stress ou une obésité comme seuls facteurs de risque. La maladie coronaire n’est donc plus réservée aux seules femmes ménopausées qui ne sont plus protégées par leurs hormones.
Le risque est sous-estimé par la non-prise en compte des spécificités féminines. Les femmes sont moins sujettes que les hommes aux ruptures de plaques (63 % versus 82 %), mais c’est l’érosion de la plaque qui pourrait contribuer à la mortalité plus élevée des femmes jeunes par rapport aux hommes du même âge, au moment de l’accident aigu. Deux tiers des femmes qui décèdent d’un infarctus ne présentent pas de signaux d’alertes classiques. « La proportion de symptômes sans véritable douleur thoracique rétrosternale est beaucoup plus élevée, explique le Pr Claire Mounier-Vehier, présidente de la Fédération française de cardiologie. Chez elles, les signes avant-coureurs sont l’essoufflement, des palpitations à l’effort, une fatigabilité persistante qui peuvent faire penser à des crises d’angoisse, ou des douleurs épigastriques ou abdominales assimilées à tort à des problèmes digestifs. Lors de la consultation, lorsque l’obstruction coronaire classique est écartée, les femmes sont faussement rassurées. On leur prescrit des anxiolytiques, ce qui conduit à un retard thérapeutique regrettable. » D’autre part, les femmes bénéficient de moins d’examens complémentaires une fois la maladie connue. Par conséquent, après un infarctus, elles ont davantage de risque de décéder ou de refaire un accident cardiovasculaire dans l’année qui suit, comparativement aux hommes. Il faut donc promouvoir les méthodes de la prévention chez la femme en ciblant les trois périodes hormonales clés : contraception, grossesse et ménopause.
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