Lanterne rouge de l’Europe en matière de consommation d’alcool, la France dénombre chaque année 41 000 décès directement imputables à cet usage, dont 40 % par cancer.
Les déclarations banalisant la consommation d’alcool ne doivent pas occulter une réalité : on continue de mourir de l’alcool en France. Son abus serait responsable de 7 % des décès. Dans plus d’un cas sur dix pour les hommes. Chez la femme, il est à l’origine de 4 % des décès.
Comme l’analyse le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) à l’origine de ces statistiques, 41 000 décès étaient attribuables à la consommation d’alcool en 2015. Dans quatre cas sur dix, le décès a été provoqué par un cancer. Le nombre des décès par cancer est d’ailleurs trois fois supérieur à celui des décès par accident ou suicide.
Comme le souligne le BEH, l’alcool est une cause contributive de cancers de la cavité buccale, du pharynx, de l’œsophage, du côlon, du rectum, du foie, du larynx et du sein. La consommation d’alcool a également des incidences notoires sur la prévalence des maladies cardiovasculaires et contribue à augmenter le risque d’arythmie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral hémorragique ou ischémique, et de maladie hypertensive. La consommation d’alcool augmente également le risque de décès des personnes épileptiques. Certaines causes de décès sont entièrement attribuables à l’alcool : cardiomyopathie alcoolique, varices œsophagiennes, gastrite alcoolique, hépatite chronique, fibrose et cirrhose, ou encore dégénérescence du système nerveux et polynévrite alcooliques.
Ce tableau clinique de l’alcoolémie française est d’autant plus inquiétant que l’Hexagone, qui avait l'une des consommations d’alcool parmi les plus élevées en Europe, ne change pas ses habitudes. Toujours selon les données du BEH, bien que stable depuis cinq ans, le niveau reste élevé à 11,7 litres d’alcool pur par habitant.
Fait surprenant, 58 % du volume absorbé chaque année est consommé par seulement 10 % des Français ! C’est dire si les modes de consommation sont très hétérogènes. Les 18-24 ans sont peu nombreux (2,5 %) à en consommer tous les jours, contrairement à leurs aînés (65-75 ans) dont un sur quatre boit quotidiennement. Mais les jeunes connaissent plus souvent l’ivresse : 20 % déclarent avoir été au moins ivres dix fois au cours des douze derniers mois. Enfin, parmi les 10 % de Français adultes qui consomment de l’alcool tous les jours, les hommes sont trois fois plus nombreux que les femmes.
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