LES PROGRÈS importants de la prise en charge du cancer qui bénéficie de moyens diagnostiques et thérapeutiques de plus en plus sophistiqués, imposent paradoxalement aux équipes de conserver l’humain au centre de leur attention.
En ce sens, l’accompagnement autour des soins proprement dits se développe depuis une vingtaine d’années. Regroupés sous le terme de soins de support, ils concentrent « l’ensemble des soins et des soutiens nécessaires aux personnes malades tout au long de la maladie conjointement aux traitements onco-hématologiques spécifiques s’il y en a ».
Traitement de la douleur, prise en charge nutritionnelle et socio-esthétique, ergothérapie, relaxation… les soins de support ont connu un essor important, notamment sous l’influence du Plan Cancer 3, qui a placé le « prendre soin au cœur de sa philosophie », selon Roland Bugat, oncologue et directeur d’OncoRésonance (Oncopole Toulouse). Aujourd’hui, tous les patients traités pour un cancer en France bénéficient de ce type de soins. Reste que le bilan est à parfaire. Les premières Journées hospitalières organisées par Pierre Fabre ont été l’occasion de faire le point sur les perspectives et les opportunités en la matière. Plusieurs enjeux en sont ressortis : optimiser la coordination professionnelle, trouver des financements, améliorer leur accessibilité, affiner l’offre en la matière.
Vision globale du patient.
« Chaque professionnel de santé a une vision différente du patient, a expliqué Florian Scotté, oncologue et secrétaire général du GRASPHO (Association francophone pour les soins oncologiques de support). C’est leur concertation autour et avec lui qui permet d’avoir une vision globale du patient et de sa souffrance physique, psychologique, sociale et spirituelle ». L’enjeu a été décrit comme particulièrement important à l’heure où le parcours de soins du patient atteint de cancer n’est plus uniquement hospitalier mais oscille avec l’ambulatoire.
Or, le rapprochement avec les professionnels libéraux (médecins, pharmaciens, paramédicaux) n’est pas formalisé et émane souvent d’initiatives locales. Sylvie Burnel, directrice du réseau régional de cancérologie Ile-de-France ONCORIF a reconnu que la coordination du parcours de soins est aujourd’hui sous la coupe d’« un mille-feuilles organisationnel » particulièrement complexe, où « la plupart des dispositifs d’accompagnement entre la ville et l’hôpital sont d’origine hospitalière ». Un constat qu’il conviendrait donc de faire évoluer pour impliquer plus systématiquement et plus efficacement les libéraux.
Si le déploiement des soins de support doit se poursuivre, les financements qui leur sont alloués aujourd’hui restent limités et morcelés entre les acteurs de la ville et de l’hôpital ; en conséquence, l’offre dépend largement de l’engagement et de la volonté propre des acteurs. Difficile dans ce contexte de favoriser une égalité territoriale d’accès à tous les patients. Ce qui constituera sans doute l’un des objectifs les plus importants à atteindre dans les années à venir.
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