Quelques définitions
Le rhume de cerveau, encore appelé coryza, se manifeste par un écoulement nasal clair et non infecté et ne s’accompagne pas de fièvre.
La rhinopharyngite est une maladie fréquente et banale. Elle apparaît tôt chez le nourrisson et est considérée comme une étape incontournable vers l’acquisition d’une immunité. Les voies respiratoires sont étroites, rendant plus difficile l’évacuation des sécrétions. De plus, la vie en crèche favorise les infections. Environ 40 % des enfants de moins de 1 an ont au moins un rhume ou une rhinopharyngite par trimestre. Les symptômes débutent de façon brutale. Le malade ressent une obstruction nasale, une rhinorrhée et il éternue, sa gorge est douloureuse, il peut souffrir également de frissons, de maux de tête, de larmoiements, et peut tousser. Ces symptômes s’accompagnent d’une fièvre brutale, élevée et qui reste en plateau pendant deux trois jours. Chez l’enfant, la rhinopharyngite a une incidence sur l’alimentation et le sommeil.
Le rhume des foins, encore appelé rhinite allergique saisonnière, correspond à une inflammation de la muqueuse des fosses nasales qui est due à un allergène : le pollen. Picotements dans le nez, éternuements à répétition et écoulement nasal clair sont les symptômes ressentis par le malade et sont parfois accompagnés de maux de tête.
Un peu de physiopathologie
Plus de 200 virus peuvent être responsables du rhume mais la famille la plus fréquemment incriminée est celle du rhinovirus. La fraîcheur et l’humidité du climat constituent les conditions idéales pour le développement du virus.
Le rhume banal commence par des picotements, un prurit nasopharyngé et des éternuements. Puis la muqueuse nasale devient plus ou moins œdémateuse, à l’origine d’une difficulté à respirer par le nez. Celui-ci est obstrué et subit un écoulement clair et abondant qui, progressivement, va devenir mucopurulent. Les symptômes régressent en trois ou quatre jours avec un traitement symptomatique.
La rhinopharyngite dure un peu plus longtemps, entre cinq et sept jours. Les symptômes classiques s’accompagnent d’une fièvre et d’une toux due à l’écoulement des sécrétions dans le pharynx et à l’obstruction nasale.
Le risque de contagion des rhumes et rhinopharyngites commence 24 heures avant les symptômes et dure jusqu’à cinq jours après l’apparition de ceux-ci. Les virus se transmettent via les microgouttelettes aériennes, mais aussi par le contact direct des mains ayant été préalablement en contact avec les sécrétions nasales.
La complication la plus fréquente de la rhinopharyngite est l’otite moyenne aiguë chez l’enfant entre six mois et trois ans. En effet, la réaction inflammatoire provoque un dysfonctionnement de la trompe d’Eustache. D’autres surinfections sont également possibles. Par exemple, la stase des sécrétions sinusiennes peut provoquer une pullulation bactérienne. Ou encore, le sujet enrhumé étant amené à respirer par la bouche, l’assèchement du pharynx en résultant peut aussi être à l’origine d’une surinfection. Enfants, personnes âgées et sujets immunodéprimés, sont les plus susceptibles de développer des complications de type otite, angine, sinusite.
Le mécanisme du rhume des foins est tout à fait différent puisqu’il est causé par un allergène. Celui-ci, au contact de la muqueuse, déclenche une cascade de réactions. Dans la phase de sensibilisation, sans signes cliniques, les lymphocytes B sécrètent des IgE spécifiques qui vont elles-mêmes aller se fixer sur les mastocytes. Puis, lors d’un nouveau contact avec l’allergène, les mastocytes activés libèrent de l’histamine, elle-même à l’origine de la contraction des fibres musculaires lisses et d’une augmentation de la perméabilité vasculaire.
Les mots du conseil
« J’ai besoin d’antibiotiques »
Les sécrétions mucopurulentes qui apparaissent en fin de rhume constituent une étape de la guérison et ne sont pas l’expression d’une surinfection bactérienne : pas besoin d’antibiotiques ! En revanche, les lésions muqueuses provoquées peuvent devenir la porte d’entrée à des infections bactériennes (otites moyennes aiguës, sinusites…), d’où l’intérêt accru d’une prise en charge rapide.
« Quelle est la différence entre les sprays à base d’eau de mer et l’eau de mer ? »
L’eau de mer, avant d’être conditionnée, est prélevée en profondeur dans une eau sans polluants. Elle est purifiée, filtrée, contrôlée, et sa concentration en sel est diminuée jusqu’à devenir isotonique (9 g/L) ou hypertonique (environ 22 à 23 g/L) afin de la rendre tolérable par l’organisme.
« Je veux des gouttes antiseptiques plutôt qu’une solution de lavage »
Lorsqu’un enfant tombe, on n’applique pas un antiseptique avant d’avoir nettoyé son genou plein de terre. De la même façon, on nettoiera le nez avant d’appliquer des gouttes nasales. L’hygiène nasale est indispensable pour permettre d’évacuer les sécrétions, d’humidifier les fosses nasales et favoriser la reprise d’activité des cils vibratiles. C’est le premier geste à effectuer.
Chez le nourrisson, le lavage du nez est d’autant plus important que jusqu’à un an, le bébé ne sait pas respirer par la bouche. Le lavage se fait en position allongée, la tête inclinée sur le côté. On introduit l’embout de l’unidose ou du spray dont la tête est adaptée dans la narine supérieure, puis on y met la dose nécessaire. On bouche ensuite la narine supérieure et on laisse le liquide s’écouler par l’autre narine. On renouvelle ensuite l’opération dans l’autre narine. Chez l’enfant et l’adulte, on prend soin de pencher la tête en avant pendant l’instillation.
Un lavage est conseillé au moins trois fois par jour pendant la maladie.
Mouchez !
Après le lavage, on procède à un mouchage soigneux.
Un enfant n’acquiert le geste de mouchage qu’à l’âge de deux ou trois ans. Avant, l’utilisation d’un mouche-bébé électrique ou manuel permet d’évacuer les sécrétions. En pratique, le mouche-bébé manuel est largement privilégié. L’aspiration doit être douce et progressive. Il peut être nécessaire entre deux aspirations de rejeter le mucus dans un mouchoir en soufflant dans l’embout buccal.
Dès que l’enfant sait se moucher, privilégier les mouchoirs en papier jetables à usage unique aux mouchoirs en coton.
Allaitez !
L’allaitement maternel protège les enfants d’infections respiratoires hautes et basses, dont les rhinopharyngites.
J’ai acheté une solution hydroalcoolique à cause de la grippe A, est-elle efficace pour le rhume ?
Les solutions hydroalcooliques (SHA) sont devenues à la mode dans ce contexte de grippe A. Il faut que le réflexe acquis s’applique aussi aux autres pathologies hivernales. L’hygiène des mains est un geste essentiel pour éviter la propagation du virus. Insister sur les points clés de son utilisation : la SHA ne se substitue pas à un savon lorsque les mains sont sales, elle s’emploie sur une peau sèche et non lésée en veillant bien à frictionner les espaces interdigitaux, le dos des mains et des doigts… Attention chez l’enfant à ce qu’il ne porte pas ses mains à sa bouche avant que ses mains soient sèches.
Mieux vaut prévenir que guérir
Pour se protéger ou protéger les autres, quelques gestes simples supplémentaires sont à respecter : ne pas surchauffer les pièces de son logement, humidifier l’atmosphère des pièces quand l’air est sec, jeter les mouchoirs en papier après le mouchage, nettoyer les surfaces ayant été mises en contact avec le virus, celui-ci pouvant y survivre quelques heures (interrupteurs, poignées de porte, téléphone…), éviter de s’approcher des personnes à risque (bébés, femmes enceintes, personnes âgées).
Comment éviter le rhume des foins ?
Il faut savoir que 10 à 20 % de la population souffrent de rhume des foins. En effet, l’éviction des allergènes est la plupart du temps impossible. Deux astuces : consulter les calendriers de pollinisation et éviter de sortir lors d’une forte densité pollinique.
Les produits conseils
Le choix des produits à conseiller est vaste et dépendra de l’âge et des contre-indications du malade, de ses symptômes mais aussi de ses préférences.
Diverses formes de lavage existent : les dosettes de sérum physiologique (Babysoin, Bébisol, Physiodose, Physiologica, Physiosoin…) ou les solutions d’eau de mer isotoniques. Non seulement ces dernières contiennent du chlorure de sodium, mais elles sont aussi riches en sels minéraux et oligoéléments qui exercent une action supplémentaire. Par exemple, une solution enrichie en cuivre lui confère des propriétés anti-infectieuses, une solution riche en manganèse possède une activité anti-inflammatoire et antiallergique, le soufre est un stimulant immunitaire…
Les solutions d’eau de mer hypertoniques ne doivent pas être utilisées en usage quotidien. Leurs propriétés décongestionnantes sont intéressantes lorsque le nez est bouché.
Les solutions antiseptiques (gouttes nasales) permettent le traitement d’appoint des infections de la muqueuse rhinopharyngée (Désomédine à l’Hexamidine…).
Les traitements oraux du rhume sont symptomatiques. Deux classes thérapeutiques se distinguent :
- Les vasoconstricteurs sympathomimétiques de type pseudo-éphédrine (Rhumagrip, Dolirhume, Anadvil rhume, Nurofen rhume) traitent la congestion nasale en rétrécissant le diamètre des vaisseaux dilatés, éliminant ainsi la sensation de nez bouché.
- Les antihistaminiques oraux (Fervex, Rhinofébral), quant à eux, seront réservés au nez qui coule, qui démange et aux éternuements. Ces deux symptômes se retrouvant souvent dans un rhume ou une rhinopharyngite, des spécialités contiennent à la fois vasoconstricteurs et antihistaminiques (Actifed rhume, Actifed jour et nuit, Humex rhume).
Pour combattre les maux de tête et la fièvre, du paracétamol ou de l’ibuprofène est souvent intégré à ces formulations précédentes. Il convient de privilégier le paracétamol en première intention pour obtenir une action antipyrétique.
Pour les adeptes des inhalations chaudes, celles-ci décongestionnent les sinus et permettent de drainer les sécrétions, apportant donc un confort supplémentaire (Balsolène, Balsofumine, Pérubore, Calyptol inhalant…). Les gouttes nasales à base d’antiseptiques ou d’huiles essentielles, appliquées après un lavage soigneux du nez, permettent d’éviter le développement et la propagation des germes.
Les clients enrhumés sont demandeurs d’une crème ou pommade pour soulager les irritations et rougeurs autour du nez liées au mouchage. Il est possible de leur proposer une pommade de type Homéoplasmine.
Et les médecines alternatives ?
La médecine douce offre de nombreuses possibilités dans le rhume. Par exemple, en aromathérapie, on utilisera l’huile essentielle de ravintsara et l’huile essentielle de Niaouli pour leurs propriétés antivirales. Pour une facilité d’utilisation, les formulations en spray à base d’un mélange d’huiles essentielles se multiplient. Par exemple, Esculape s’utilise en frictions, en inhalation ou en diffusion dans l’atmosphère, Inhal’Rhume ou Puressentiel se pulvérisent sur un mouchoir près de l’oreiller ou dans l’atmosphère.
Prévenir les pathologies hivernales
Les clients, plus attentifs à leur santé qu’auparavant, sont de plus en plus demandeurs de traitements préventifs. Côté phytothérapie, il est possible de leur conseiller le ginseng ou l’echinacée pour leurs propriétés immunostimulantes. Côté aromathérapie, les formulations sont nombreuses ; Par exemple, une cure avec un mélange de romarin ABV, d’Eucalyptus globulus et de thym à feuilles de sarriette peut être commencée deux mois avant l’hiver. Côté apithérapie, la propolis et la gelée royale sont utilisées pour leurs propriétés immunostimulantes et antivirales. Ne pas négliger l’atemporelle vitamine C pour renforcer ses défenses immunitaires. Le marché des probiotiques, quant à lui, se multiplie mais peu d’études viennent appuyer la revendication de contribution au renforcement de l’organisme.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques