« Guérir 2 cancers sur 3 dans dix ans », l’objectif que s’est fixé la première fondation française 100 % dédiée à la recherche sur le cancer est aujourd’hui réaliste. Grâce à une connaissance fine des profils génomiques et de l’environnement de la cellule cancéreuse, il devient en effet possible de caractériser plus précisément les tumeurs de chaque patient, mais aussi de prendre en compte l’hétérogénéité et l’évolution des tumeurs.
Les traitements deviennent ainsi de plus en plus ciblés et personnalisés – ce qui n’est pas pareil. La médecine personnalisée est une approche globale de la prise en charge des patients intégrant les données issues de la caractérisation des tumeurs qui permettent l’accès à des traitements adaptés aux patients, mais aussi leurs facteurs de risque comportementaux et environnementaux.
La médecine de précision, elle, consiste à donner le bon médicament au bon patient au bon moment en se fondant sur le profil moléculaire de la tumeur. Elle fait appel aux thérapies ciblées qui épargnent au maximum les cellules saines, mais aussi aux immunothérapies ciblées.
Pour accélérer la recherche, la Fondation ARC a choisi de soutenir financièrement plusieurs programmes ambitieux. L’essai MAPPYACTS, auquel collaborent 12 centres anticancéreux français, est entièrement centré sur l’enfant ; l’étude WINTHER, dont les résultats sont attendus fin 2016, vise à établir un score d’efficacité prédictif pour les traitements anticancéreux (standards ou ciblés) par patient ; l’essai MOST (My Own Spécific Treatment) mesure l’efficacité d’une thérapie ciblée choisie indépendamment de la localisation de la tumeur mais en fonction des anomalies moléculaires identifiées ; et le programme AcSé (Accès sécurisé à des thérapies ciblées innovantes) évalue l’intérêt de nouvelles molécules ciblées ayant déjà obtenu une AMM dans la prise en charge de certains cancers pour traiter d’autres localisations présentant la même anomalie moléculaire. Par exemple le crizotinib, prescrit contre certains cancers du poumon, et le vémurafénib, disponible depuis 2011 pour des mélanomes particuliers.
Survie x 3 sous thérapie ciblée
Ces notions de médecine personnalisée et de traitements ciblés, il est vrai complexes et en plein développement, sont encore mal connues et mal comprises des Français. Un sondage OpinionWay, réalisé à la demande de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, souligne ce manque d’information. Plus des 2/3 des personnes interrogées pensent ainsi que la médecine personnalisée appartient au domaine du futur et n’imaginent pas que la chimiothérapie et la radiothérapie puissent en faire partie.
Elles connaissent aussi très peu les thérapies ciblées. Pourtant, celles-ci permettent de multiplier la survie par 3 et 5 à 10 % des patients en bénéficient déjà. Or cette méconnaissance nuit au suivi et à l’efficacité des traitements. D’où cet appel d’Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation : « De par leur proximité avec les patients, les pharmaciens ont un rôle essentiel à jouer. La Fondation ARC compte sur eux pour les informer… »
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