LES FRANÇAIS âgés de 16 ans, qui sont près de 800 000, sont une majorité à ne consommer ni alcool, ni tabac, ni cannabis de façon régulière. C’est le cas des trois quarts d’entre eux aujourd’hui, contre 65 % en 1999. Les autres lèvent le pied sur la cigarette et les joints. Mais ils sont plus nombreux à boire régulièrement de l'alcool. Ces résultats mitigés sont ceux de l'enquête ESPAD*, menée tous les 4 ans dans plus de 35 pays européens, auprès d'élèves âgés 16 ans. Dans l'Hexagone, ce sont donc près de 2 800 élèves de 202 établissements qui ont été interrogés au printemps 2007. Point noir de cette étude, la consommation régulière d'alcool (au moins dix fois par mois). Elle concerne 13 % des jeunes de 16 ans (et même 18 % des garçons), contre seulement 8 % d'entre eux en 1999 et 7 % en 2003. Neuf jeunes sur dix ont déjà expérimenté la consommation d'alcool. L'ivresse régulière, elle, n'évolue pas. Le pourcentage de « binge drinkers », qui s'enivrent plus de 10 fois par an, est de 3,5 %. Plus du tiers des jeunes déclarent avoir été ivres au moins une fois au cours de l'année écoulée.
Moins de joints.
Des données plus encourageantes concernent la consommation de tabac et de cannabis. À 16 ans, 17 % des jeunes déclarent fumer au moins une cigarette par jour (18 % des garçons et 16 % des filles), contre 31 % en 1999. Désormais, ils sont moins nombreux à avoir testé le tabac à cet âge (6 sur 10, au lieu de 8 sur 10 en 1999). C'est le résultat des récentes mesures et campagnes de prévention, commente Étienne Apaire, président de la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie). Selon lui, les jeunes sont eux aussi sensibles à ces actions. « Et les campagnes anti-tabac ont une influence sur la consommation d'autres substances, comme le cannabis. Il est rare que ce dernier soit consommé en dehors d'un contexte de tabagisme », explique le président de la MILDT. En effet, tabac et cannabis vont de pair pour 3 % des élèves de 16 ans. En 2007, 3,4 % d'entre eux fument des joints de façon régulière (au moins 10 fois par mois). En 1999, c'était 5,5 % des jeunes de cette classe d'âge et même 6,1 % en 2003.
Fin des opens bars.
Côté médicaments, l'expérience de la prise d'un sédatif concerne 15 % des jeunes. Et davantage les filles que les garçons. Il s'agit de produits allant de la phytothérapie aux anxiolytiques, pour lesquels les jeunes n'ont pas d’ordonnance. Ces médicaments peuvent leur avoir été fournis par leurs parents. Une prise concomitante avec l'alcool est déclarée dans 6 % des cas. Plus du tiers des jeunes estiment par ailleurs qu'il est facile de se procurer des tranquillisants. C'est un peu moins que ce qui est observé pour le cannabis (42 %). A contrario, les cigarettes paraissent faciles d'accès pour 70 % des jeunes de 16 ans. Il en est de même pour la bière. Mais cela ne sera bientôt plus le cas. La loi Bachelot, discutée à l'Assemblée nationale à partir du 10 février, prévoit le renforcement de l'interdiction de la vente d'alcool aux mineurs. Et aussi celle des opens bars.
Conférence organisée par la MILDT. En présence de Stéphane Legleye, responsable d'enquêtes à l'OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies) et de Marie Choquet, directrice de recherche à l'INSERM.
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