L'érythème polymorphe de contact est caractérisé par un eczéma au site initial du contact, qui s'étend sous forme d'une éruption en cocardes. Son histologie est celle d'un eczéma, mais cette réaction doit être connue sous peine d'entraîner des erreurs diagnostiques. L'érythème polymorphe de contact peut s'observer avec des allergènes forts comme les plantes, les colorants, les médicaments topiques, et quelques cas ont également été observés avec des huiles essentielles (1).
Le cas d'une dermite de contact à l'essence de propolis à type d'érythème polymorphe a récemment été rapporté lors des Journées Dermatologiques de Paris 2016 (2). La propolis est récoltée par les abeilles à partir de végétaux et c'est un allergène fort, susceptible d'entraîner de nombreuses réactions de contact.
La propolis incriminée
L'observation concernait une jeune femme ayant présenté une éruption en plaques maculopapuleuses disséminées et prurigineuses, avec départ des lésions au niveau de la cheville sous un aspect spiralé et évolution bulleuse centrale. L'aspect figuré des lésions faisait évoquer l'application d'un topique, non rapporté à l'interrogatoire qui n'avait pas permis non plus de trouver un facteur déclenchant (notamment pas de piqûre d'insecte, de voyage récent, d'atteinte de l'entourage ni d'exposition professionnelle). La biopsie cutanée a montré une atteinte eczématiforme et un traitement par dermocorticoïdes de classe forte a été prescrit sans efficacité.
Compte tenu du caractère bulleux et inflammatoire, une courte corticothérapie générale a été instituée, ayant permis une amélioration progressive avec disparition des lésions, sans récidive à deux mois. Puis une consultation de principe dermato-allergologique a permis de reprendre l'interrogatoire, qui a retrouvé l'application d'essence de propolis. La réalisation de tests épicutanés positifs à la propolis a conduit à retenir le diagnostic d'érythème polymorphe de contact à la propolis.
Les auteurs soulignent que la sensibilisation à la propolis peut prendre des aspects variables et, en dehors de la forme classique eczématiforme, des cas d'éruptions à type de mycosis fongoïde ou d'érythème pigmenté ont été décrits. Ils suggèrent de rajouter la propolis à la liste des allergènes inducteurs d'érythème poylmorphe de contact.
Dr Martine ANDRE
(1) Kanna M., Qasem K., Sasseville D. – Allergic contact dermatitis to tea tree oil with erythema multiforma-like id reaction. Am J Contact Dermat 2000: 11 (4): 238-42.
(2) Lamoureux A., Meharon M., Milpied B., Service de dermatologie, hôpital Saint-André, Bordeaux (2016, décembre) – Érythème polymorphe de contact : faut-il rajouter la propolis à la liste des agents responsables ? Communication présentée aux Journées Dermatologiques de Paris 2016.
Le cas d'une dermite de contact à l'essence de propolis à type d'érythème polymorphe a récemment été rapporté lors des Journées Dermatologiques de Paris 2016 (2). La propolis est récoltée par les abeilles à partir de végétaux et c'est un allergène fort, susceptible d'entraîner de nombreuses réactions de contact.
La propolis incriminée
L'observation concernait une jeune femme ayant présenté une éruption en plaques maculopapuleuses disséminées et prurigineuses, avec départ des lésions au niveau de la cheville sous un aspect spiralé et évolution bulleuse centrale. L'aspect figuré des lésions faisait évoquer l'application d'un topique, non rapporté à l'interrogatoire qui n'avait pas permis non plus de trouver un facteur déclenchant (notamment pas de piqûre d'insecte, de voyage récent, d'atteinte de l'entourage ni d'exposition professionnelle). La biopsie cutanée a montré une atteinte eczématiforme et un traitement par dermocorticoïdes de classe forte a été prescrit sans efficacité.
Compte tenu du caractère bulleux et inflammatoire, une courte corticothérapie générale a été instituée, ayant permis une amélioration progressive avec disparition des lésions, sans récidive à deux mois. Puis une consultation de principe dermato-allergologique a permis de reprendre l'interrogatoire, qui a retrouvé l'application d'essence de propolis. La réalisation de tests épicutanés positifs à la propolis a conduit à retenir le diagnostic d'érythème polymorphe de contact à la propolis.
Les auteurs soulignent que la sensibilisation à la propolis peut prendre des aspects variables et, en dehors de la forme classique eczématiforme, des cas d'éruptions à type de mycosis fongoïde ou d'érythème pigmenté ont été décrits. Ils suggèrent de rajouter la propolis à la liste des allergènes inducteurs d'érythème poylmorphe de contact.
Dr Martine ANDRE
(1) Kanna M., Qasem K., Sasseville D. – Allergic contact dermatitis to tea tree oil with erythema multiforma-like id reaction. Am J Contact Dermat 2000: 11 (4): 238-42.
(2) Lamoureux A., Meharon M., Milpied B., Service de dermatologie, hôpital Saint-André, Bordeaux (2016, décembre) – Érythème polymorphe de contact : faut-il rajouter la propolis à la liste des agents responsables ? Communication présentée aux Journées Dermatologiques de Paris 2016.
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