LE RESVÉRATROL est présent dans la pellicule (peau) des grains de raisin. C’est pourquoi il est apporté dans l’alimentation par le raisin de table, le jus de raisin et le vin rouge (non le vin blanc, où la pellicule du raisin est exclue de la fabrication). On en trouve aussi des quantités intéressantes dans l’arachide et, pour ceux qui aiment la nourriture japonaise, dans une infusion appréciée dans ce pays, élaborée à partir de la racine du Polygonum cuspidatum (liseron japonais).
Une courbe en J.
Des observations épidémiologiques ont montré des propriétés anticancéreuses du resvératrol, explique au « Quotidien » l’auteur principal de ce travail, le Dr Norbert Latruffe. C’est le cas de l’étude du Pr Serge Renaud menée sur une grande cohorte française (45 000 personnes suivies huit ans) qui montre que le taux des cancers (toutes localisations confondues) est réduit chez les buveurs de vin rouge en quantité modérée, en suivant une courbe en J : la réduction est constatée par rapport aux non-consommateurs de vin rouge et au-delà de un à deux verres par jours, le taux des cancers augmente (« Epidemiology », 1998). Une étude danoise parvient aux mêmes conclusions. La réduction n’existe pas chez les consommateurs de quantités modérées d’autres boissons alcoolisées comme la bière.
L’activité anti-inflammatoire a été recherchée car une activité bénéfique sur l’inflammation a été observée pour la curcumine, une autre substance de la même famille que le resvératrol.
Une nouvelle voie de régulation.
« Nous avons travaillé sur un modèle de cellules monocytaires où on peut déclencher une inflammation par un lipopolysaccharide (LPS) bactérien. Notre travail aboutit à la démonstration d’une nouvelle voie de régulation par un micro-ARN (séquences non codantes de l’ARN). » Le resvératrol module l’expression de certains d’entre eux, miR-155 et miR-663, impliqués dans la réponse inflammatoire et la formation de certains cancers (comme les leucémies, les cancers du sein ou du poumon). Dans la lignée de monocytes, cette régulation entraîne une série de réactions en chaîne qui aboutit au contrôle de gènes inflammatoires impliqués dans la production de prostaglandines ou les réponses inflammatoires aux LPS.
D’autres travaux menés par la même équipe et publiés dans la revue « Biochemical Pharmacology?» sur des cellules tumorales colorectales humaines suggèrent également l’implication du resvératrol dans la modulation de micro-ARN codant pour le TGF-bêta, un agent oncogénique.
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