L’éruption liée à une photosensibilisation siège sur les zones découvertes, principalement le visage, le dos des mains et le décolleté. D’autres zones peuvent être atteintes, dos des pieds, face postérieure des avant-bras et face antérieure des jambes. Il existe en général une délimitation nette avec les vêtements ; un respect de la zone cachée par le bracelet-montre est assez typique. Il existe aussi des zones du corps naturellement protégées et habituellement épargnées par l’éruption : zone sous-mentonnière, zone sous-sourcilière (paupière supérieure), zones rétro-auriculaires, fond des plis cutanés. Il peut enfin arriver que toutes les régions du corps exposées à la lumière ne soient pas atteintes.
La réaction phototoxique est un « super coup de soleil » avec sensation de forte brûlure ; l’érythème peut s’accompagner d’œdème, de bulles, évoluer vers une desquamation, puis vers une hyperpigmentation pouvant persister plusieurs mois. La limite entre les zones découvertes et couvertes est classiquement très nette En cas d’application locale, la réaction dessine le contact de la substance photosensibilisante avec la peau. Le délai d’apparition peut être variable, de quelques heures (le plus souvent) à quelques jours. La réaction photoallergique revêt l’aspect typique d’un eczéma des zones exposées à la lumière. L’eczéma est rouge, parfois vésiculeux et suintant, prurigineux et évolue vers la desquamation. Les troubles de la pigmentation sont inhabituels.
Le délai d’apparition des lésions est en général de 48 heures après le début de l’exposition solaire. Contrairement à une réaction de nature phototoxique, la localisation des lésions d’une réaction photoallergique peut s’étendre aux zones couvertes s’il existe des expositions répétées à la lumière solaire et à la substance photosensibilisante. Un interrogatoire précis recherchera la localisation primitive de la réaction allergique. Il ne faut pas confondre ces deux entités avec un eczéma de contact ou avec une lucite idiopathique. Un eczéma de contact peut être dû à une réaction allergique à une substance présente dans l’atmosphère (eczéma aéroporté). Par un examen clinique précis, il faut rechercher une atteinte des zones non exposées à la lumière : fond des plis, zones rétro-auriculaires, zone sous-mentonnière. Enfin, un eczéma de contact isolé, notamment aux AINS, peut survenir en période ensoleillée sans que l’exposition solaire soit en cause. Différents tests allergologiques (patch tests positifs et photopatch tests négatifs) confirmeront le diagnostic étiologique.
Quant à la lucite idiopathique, également dénommée lucite estivale bénigne quand elle survient en été, il s’agit d’une éruption atteignant fréquemment la femme jeune. Elle survient deux à trois jours après le début d’expositions solaires importantes. Il s’agit de lésions papuleuses érythémateuses et prurigineuses qui atteignent fréquemment le décolleté et une surface variable des faces d’extension des membres. Le visage est respecté dans la très grande majorité des cas. À l’inverse, il existe une forme hivernale bénigne, qui atteint le visage et se présente sous la forme d’un œdème érythémato-papuleux du visage ; cette éruption survient plus précocement, le lendemain de la première exposition. La prise en charge thérapeutique se déroule en trois phases. Il faut dans un premier temps s’assurer qu’il s’agit bien d’une photosensibilisation exogène, identifier ensuite la substance responsable et enfin en faire l’éviction.
Dans les cas sévères de photoallergie (dermatite actinique chronique), il peut être nécessaire de recourir à un traitement corticoïde par voie générale.
3 questions à…
Françoise Amouroux
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