Le lichen plan érosif muqueux est une maladie dermatologique auto immune. Dans cette maladie mal connue, des cellules du système immunitaire (les lymphocytes T CD8) s’activent anormalement contre des cellules des muqueuses, les kératinocytes. Ce qui crée des lésions, notamment au niveau des muqueuses buccales et génitales.
Des chercheurs français viennent de montrer que lymphocytes T CD8 qui s’activent anormalement dans cette maladie sont les mêmes que ceux qui sont activés en réaction à une infection par le papillomavirus humain de type HPV 16. Ce qui indiquerait un lien entre la maladie et le HPV. Les chercheurs pensent que les kératinocytes pourraient exprimer des auto-antigènes à leur surface qui ressembleraient aux antigènes des HPV 16. Et que le système immunitaire ayant déjà rencontré un HPV 16 s’en prendrait alors aux kératinocytes, en les confondant avec une infection au HPV 16. Ces résultats ouvrent de nouvelles pistes thérapeutiques pour les formes sévères de lichen plan érosif muqueux. L’Institut Pasteur a d’ailleurs déposé un brevet sur ces travaux, dans l’objectif d’étendre l’indication d’un vaccin thérapeutique contre le HPV au lichen plan érosif muqueux. Un tel vaccin thérapeutique n’existe pas encore sur le marché (qui ne compte que des vaccins préventifs), mais des sociétés mènent des essais cliniques sur de tels vaccins thérapeutiques qui permettraient de réduire les risques de cancer du col chez les femmes déjà infectées par le papillomavirus 16 ou 18.
3 questions à…
Françoise Amouroux
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