Environ 70 % des cancers du sein sont non palpables, et n’induisent aucun symptôme.
En France, le dépistage du cancer du sein par une mammographie tous les deux ans est recommandé et gratuit entre 50 et 74 ans, dans le cadre du programme de dépistage organisé national. Un dépistage individuel coexiste toutefois,
et certaines femmes ont des mammographies de dépistage plus précocement. Mais l’incitation à passer une mammographie en absence d’informations objectives aux patientes, ainsi que les enjeux économiques sous-jacents, ont déclenché des polémiques. Par ailleurs, les réflexions sur le bénéfice en termes de mortalité, les performances de la mammographie, le risque de surdiagnostic et les effets délétères de l’irradiation, entre autres, ont fait émerger l’idée d’un dépistage stratifié, faisant suite à une évaluation personnalisée du risque de cancer. Cette stratification du risque suppose l’existence de scores et d’outils biologiques, d’algorithmes décisionnels, comportant une intervention adaptée, comme une mammographie ou une IRM. Il est également nécessaire de communiquer le niveau de risque à la patiente, et enfin d’évaluer l’intervention réalisée.
Un logiciel expert, MammoRisk
Un logiciel expert, MammoRisk, destiné aux radiologues, aux gynécologues et aux omnipraticiens, permet d’estimer le risque de cancer du sein, à partir de 4 critères simples : la densité mammaire, un facteur de risque aggravé non évalué à l’œil par le radiologue, l’âge, le nombre d’antécédents familiaux et l’existence d’un antécédent de biopsie du sein pour lésion bénigne. Il permet ainsi de déterminer un risque allant de 1, faible, à 4, élevé.
Le logiciel permet d’éditer un compte rendu qui fournit une estimation de la densité mammaire et du risque de cancer du sein, ainsi qu’un programme de suivi personnalisé conçu à partir des recommandations officielles. L’étude RIVIERA, dont les résultats ont été présentés aux Journées françaises de la radiologie, a été mise en place en France afin de déterminer la faisabilité, le ressenti, l’acceptabilité, la satisfaction et l’adhésion aux programmes de suivi après une estimation du risque en médecine de ville. Elle a montré que 97 % des femmes acceptent cette évaluation, que celle-ci est claire et compréhensible pour 80 % d’entre elles, et qu’elle est faisable et pertinente. « L’évaluation du risque individuel et la remise d’un programme personnalisé de dépistage par les médecins sont très bien acceptées par les femmes. On s’aperçoit que MammoRisk permet également de sensibiliser les médecins à certaines situations à risque qu’ils ne connaissent pas forcément. La prochaine étape, une vaste étude européenne en cours de montage, aura pour objectif de démontrer qu’un dépistage personnalisé basé sur l’évaluation du risque, enrichi de facteurs de risque génétiques, est plus efficace et pertinent pour la prévention », souligne le Dr Suzette Delaloge, oncologue à l’Institut Gustave Roussy, investigateur principal. Dans le cadre du développement et de la mise en place de cette nouvelle méthode, un programme de grande ampleur commencera en octobre 2018. Quelques 85 000 femmes en Europe (dont 20 000 en France) seront incluses dans l’étude MyPeBS (My Personal Breast Screening).
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