CE N’EST PAS le premier médicament du genre. Après le vérumafénib ayant récemment obtenu l’AMM aux États-Unis dans le mélanome métastatique, le dabrafénib, cet inhibiteur de kinase BRAF, s’est révélé plus efficace que le traitement de référence, la dacarbazine, en cas de mutation BRAF V600E. La médiane de survie sans progression était de 5,1 mois dans le groupe dabrafénib par rapport à 2,7 mois dans le groupe dacarbazine sur un total de 250 patients ayant un mélanome avancé porteur de la mutation spécifique.
Le traitement de référence du mélanome métastatique repose sur une chimiothérapie, la dacarbazine, ou de fortes doses d’IL2. Alors qu’environ 50 % des mélanomes ont une mutation du gène BRAF, il s’agit dans 80 à 90 % des cas de la mutation V600E. Le dabrafénib inhibe spécifiquement la kinase mutée BRAF V600E, de sorte que la concentration pour inhiber 50 % de l’activité kinase mutée est cinq fois plus basse que celle nécessaire pour obtenir le même résultat en cas de kinase non mutée.
Dans cette étude internationale (12 pays), seuls les sujets ayant un mélanome de stade IV ou de stade III non résécable, non traité précédemment et porteur de la mutation V600E étaient inclus dans l’étude. Près de 70 centres, dont 2 dans le sud de la France (Marseille et Bordeaux) ont participé à l’étude. Les sujets étaient randomisés selon une répartition 3/1 entre les groupes dabrafénib (187) et dacarbazine (63). Les effets secondaires dans le groupe dabrafénib étaient essentiellement cutanés à type de lésions prolifératives de type hyperkératose, papillomes ou d’érythrodysesthésie palmo-plantaire. Fièvre, asthénie, céphalées et arthralgies ont été également rapportées. Les effets secondaires graves étaient rares dans les deux groupes.
Comme le nombre de décès était limité lors de l’étude, les chercheurs n’ont pas évalué l’efficacité en terme de survie globale. Si ces résultats se confirment, le médicament pourrait être proposé dans près de la moitié des mélanomes. Par rapport à son prédécesseur, le vérumafénib, il semblerait que la tolérance cutanée soit meilleure avec une photosensibilité de survenue rare. Comme
le souligne l’auteur principal, le Pr?Axel Hauschild de l’université de Kiel (Allemagne), « la compétition dans ce domaine est une bonne chose car elle accélère les nouveaux essais cliniques, en particulier dans le champ des associations thérapeutiques ».
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