C’est à John Bowlby, dans les années 1950, que nous devons la théorie de l’attachement. Il propose ce terme pour désigner le lien, si particulier qui se met en place dès la naissance entre le nouveau-né et la figure d’attachement, celle de la mère le plus souvent.
Ce lien sécure va permettre à l’enfant de se développer de façon organisée et de découvrir le monde. « Le bébé est programmé pour s’attacher et attirer l’adulte auprès de lui, c’est un besoin primaire, confirme Jacqueline Wendland, professeur de psychopathologie à Paris Descartes. La figure d’attachement ou care giver s’occupe de lui et fait attention à lui. » Mais ce n’est pas si simple. Et un attachement insécure avec un « parent effrayant ou effrayé lui même » nourrit de graves troubles du comportement. « Un enfant sans attachement n’a aucune chance de se développer, rappelait Boris Cyrulnik encore récemment, il flotte, il erre, il n’a pas de valeurs dans sa vie, ça ou autre chose, debout ou assis, mort ou vivant, ça n’a pas d’importance. »
Troubles du comportement
Cette notion de troubles de l’attachement n’a été étudiée qu’en 1980 et reste sujet à caution. Mais l’on sait aujourd’hui que des carences sur le lien de sécurité entre un enfant et sa figure d’attachement, pour absence de réponse adaptée aux besoins, excès de maternage compulsif, abandon ou maltraitance etc, peut entraîner des troubles de comportement comme l’inhibition, l’absence d’empathie, l’agressivité, la dépression, ou pour une autre part, l’absence d’attachement sélectif. Quand l’enfant est inhibé, c’est la cible de l’attachement qui est en jeu alors que pour les autres, c’est l’attachement qui n’existe pas. L’insécurité en général génère la désorganisation dans le développement ultérieur.
Que dire alors quand les parents sont maltraitants, de type pervers ou paranoïaques ? « Pour que l’intersubjectivité existe, il faut que le parent pense son enfant, explique Hélène Romano. Il existe dans des situations de maltraitance, des liens aliénants, destructurants, mortifères. Avec des violence psychiques, sexuelles parce que l’enfant n’existe pas comme sujet. » Dans ce cas, la psychologue prône la rupture de liens « pour pouvoir continuer à vivre. Maintenir le lien est ici pathogène et destructeur. On ne peut pas forcer un enfant à avoir des liens avec un parent déstructurant, il n’y a plus de repères internes et externes et de construction psychique possible ». Selon elle, ces enfants ont besoin d’un adulte, tuteur de résilience, tuteur transitionnel pour se libérer de cette emprise et de ces liens aliénants. « Le forçage du lien, c’est une idéologie dominante en France aujourd’hui. Si aucun adulte ne met un terme à cette destructivité psychique de certains liens, l’enfant peut se voir mourir psychiquement. Il faut laisser la possibilité aux enfants d’abandonner leur parent plutôt que de les contraindre à ces liens toxiques. Être hors lien est bien meilleur que des bribes aliénantes. L’enfant n’y arrivera pas si personne ne dit stop. » Le regard que va porter le professionnel sur ces enfants va compter.
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