« PLUS D’UN PRODUIT sur deux à éviter. » Le titre du dossier sur les produits d’hygiène et de soin pour bébé paru dans le numéro de novembre de la revue « 60 millions de consommateurs », est sans ambiguïté. Les auteurs pointent du doigt les perturbateurs endocriniens potentiels (qui viennent d’être interdits par la Commission européenne pour les produits sans rinçage destinés aux enfants de moins de 3 ans), les substances allergisantes (comme les parfums ou le méthylisothiazolinone) ou potentiellement toxiques (comme le phénoxyéthanol). Mais elles notent aussi que, la plupart du temps, les autorités de santé se contentent d’établir des recommandations aux fabricants, auxquels ceux-ci n’ont pas l’obligation de se conformer. Pire, la revue s’étonne que la mention « hypoallergénique » ne soit absolument pas encadrée, tout fabricant pouvant donc la faire figurer sur l’étiquette de ses produits. Et c’est d’ailleurs avéré dans le comparatif établi par « 60 millions de Consommateurs » : 11 références portent la mention, alors que leur formulation comprend un ou plusieurs composés allergisants.
Réglementation européenne.
Les 52 produits testés se répartissent en neuf catégories. Dans la famille des lingettes et celles des eaux nettoyantes, aucun produit passé au crible n’est vendu en officine. Dans la catégorie liniments, les quatre références éprouvées enregistrent des résultats positifs, dont trois sont en pharmacie. Il s’agit des marques Gifrer, Cattier et Klorane. Du côté des crèmes pour le change, deux sur les cinq références citées se trouvent en pharmacie et apparaissent en tête de classement : Klorane Bébé et Weleda Bébé. Pour les laits nettoyants, les tests ont porté sur dix références, dont trois seulement obtiennent une note positive : les trois références vendues en pharmacie Uriage, Bébé Biafine et Weleda.
Les sept crèmes hydratantes citées ne comptent là encore que deux candidats acceptables, dont la référence Uriage. Sur les cinq gels lavants également passés entre les fourches caudines de « 60 millions de consommateurs », deux seulement trouvent grâce à leurs yeux, dont le produit vendu en pharmacie Mustela Bébé. Concernant les huiles de massage, elles obtiennent toutes une bonne appréciation, y compris Weleda Bébé et Klorane Bébé. Enfin, les trois eaux micellaires évoquées sont vendues en pharmacie : SVR Bébé et Bioderma ont une bonne appréciation, mais pas Klorane Bébé car elle contient 0,48 % de phénoxyéthanol, un seuil supérieur à celui de 0,4 % recommandé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour les produits pour nourrissons. Néanmoins, la marque respecte bien la réglementation européenne qui impose un seuil maximal de 1 %.
Sensibilité et détoxification.
Au final, sur les 52 produits testés par « 60 millions de Consommateurs », 28 sont déconseillés, dont un seul vendu en officine, mais qui respecte bien néanmoins la réglementation en vigueur. Si la revue est particulièrement sévère pour ces familles de produits, il faut noter les résultats honorables obtenus par les marques présentes en pharmacie, qui devient gage de sécurité pour l’hygiène et les soins des bébés. Une sévérité qui s’explique par la particularité du public de ces références. L’article rappelle en effet que « dans les premières années de la vie, les principales fonctions connaissent un développement considérable, ce qui accroît leur sensibilité à certaines substances toxiques ». À cela s’ajoute le fait que, « rapportée au poids du corps, la peau des enfants offre une surface d’exposition beaucoup plus importante que celles des adultes ». D’autant que la capacité de détoxification des plus petits reste faible. Enfin, la revue incite les parents à préférer des « produits qui se rincent et présentent une liste d’ingrédients restreinte » pour faire la toilette de leur enfant.
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Françoise Amouroux
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