La spasticité touche 12 millions de personnes dans le monde. Elle se traduit par une hypertonie ou une raideur musculaire. Elle induit de multiples incapacités dans la vie quotidienne telles qu'une difficulté à la marche et à l'utilisation des membres supérieurs ou inférieurs, des douleurs, une défiguration et des déformations. Le retentissement de ces handicaps se traduit par une limitation fonctionnelle des activités ou de la participation sociale, une dépendance vis-à-vis d'un médicament ou d'un appareillage. La spasticité nécessite une aide psychologique, des soins paramédicaux, une assistance personnelle et un accompagnement particulier d'un ou plusieurs aidants familiaux dans près de 65 % des cas. La prise en charge associe de la rééducation, de la kinésithérapie et des traitements médicamenteux. Le traitement de référence est l'injection de toxine botulique qui agit en bloquant la transmission neuromusculaire. Les toxines botuliques sont naturellement produites par le clostridium botulinum, elles sont classées en sept stéréotypes (A-G), la majorité d'entre elles sont de type A. Elles inhibent un neurotransmetteur, l'acétylcholine, relargué par les terminaisons nerveuses permettant ainsi le soulagement de bon nombre de pathologies du mouvement. Leurs effets relaxants sur les muscles et les nerfs sont utilisés depuis les années 1980 (strabisme, dystonie cervicale, hémispasme facial, blépharospasme). Leurs principaux bénéfices sont de réduire le tonus/rigidité musculaire afin d'améliorer la capacité des patients à s'occuper d'eux-mêmes (s'habiller, se laver, manger, boire travailler, écrire). Elles permettent aussi de diminuer la douleur et les déformations inesthétiques dans un souci de retour à une vie sociétale normale. Ce traitement a aussi un intérêt pour améliorer la fonction active, en particulier la marche.
De longues périodes asymptomatiques
La gestion de la spasticité demande un équilibre très subtil, la toxine botulique doit être injectée de façon très précise pour répondre à différents besoins. Le rôle du médecin spécialiste, le plus souvent un médecin de médecine physique et de réadaptation, est de déterminer la composante réelle que représente la spasticité dans les plaintes du patient, et par voie de conséquence les bénéfices d'un tel traitement pour ne pas créer des attentes déraisonnables. En effet, le traitement implique un certain nombre de contraintes (logistiques et financières) et il faut amener le patient à définir lui-même le meilleur schéma thérapeutique en termes de muscles à traiter, de dosage et de fréquence des injections. Le traitement offrant un effet prolongé représente un avantage certain pour améliorer la condition chronique des patients spastiques. La persistance de l'effet thérapeutique est très importante pour éviter le retour à l'état basal entre deux cycles de traitement. Idéalement, les patients devraient avoir une récidive symptomatique modérée ou de longues périodes asymptomatiques à la fin de leur cycle thérapeutique. Ipsen, expert dans la R & D des neurotoxines depuis 25 ans, dispose de la toxine botulique A Dysport, un médicament majeur dans le traitement de la spasticité des membres supérieurs et/ou inférieurs de l'adulte. Elle maintient un effet thérapeutique prolongé jusqu'à 5 mois entre deux injections. L'effet clinique apparaît 48 heures après l'injection et il est maximum 8 à 15 jours plus tard. Actuellement, Ipsen développe un pipeline de neurotoxines recombinantes, identiques aux toxines naturelles, dont le potentiel thérapeutique est plus important et dont les bénéfices attendus sont un panel plus large d'indications et un dosage plus facile pour les médecins. La neurotoxine botulique recombinante de stéréotype E (rBoNT-E) est en cours d'étude de phase I.
D'après une conférence de presse d'Ipsen.
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