LE PLAN national de lutte contre le sida, présenté récemment par le ministère de la Santé, préconise « un dépistage gratuit proposé, par le médecin traitant à l’occasion d’un recours aux soins, à la population de 15 à 70 ans au moins une fois dans la vie ». Pour renforcer l’action en direction des plus vulnérables, tels que les homosexuels, les migrants, les toxicomanes, un dépistage annuel leur sera proposé qui pourra être réalisé par des non-professionnels de santé tels que les associations. Le Plan souhaite également promouvoir la prévention dite combinée, associant le préservatif et le traitement antiviral précoce pour les personnes les plus à risque. « L’objectif est de diminuer le nombre de personnes infectées estimé entre 40 000 et 50 000 et qui l’ignorent et de faire reculer le dépistage tardif. En France, la moitié des diagnostics surviennent à un stade déjà avancé de la maladie, c’est inacceptable », souligne le Pr Gilles Pialoux (hôpital Tenon, Paris).
Dans ce contexte, le recours aux tests de dépistage rapide devra être amené à se développer. À l’heure actuelle, les TROD sont utilisés en situation d’urgence : accidents d’exposition au sang, accidents d’exposition sexuelle récente ; au cours d’un accouchement le test est proposé à la femme enceinte de statut sérologique inconnu ou négatif depuis plus de trois mois et en cas d’urgence diagnostique. Ils sont obligatoirement validés par un diagnostic biologique.
Plusieurs études expérimentales pratiques sont en cours et évaluent dans des services hospitaliers d’urgence entre autres, la faisabilité et les modalités de l’utilisation des TROD dans une perspective d’élargissement de l’offre de dépistage hors situations d’urgence. « Une étude est actuellement menée dans 6 centres hospitaliers en France avec le test INSTI. L’adhésion des équipes a été bonne car la réalisation du test est rapide et ne casse pas le process de soins », déclare le Pr Enrique Casalino (service des urgences, hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris).
Une lecture facile en 1 minute.
Développé par les laboratoires canadiens Biolytical, et distribué en Europe et en Afrique par les laboratoires Nephrotek, le test rapide d’orientation diagnostique, INSTI VIH 1 et 2, permet une lecture du résultat en 60 secondes grâce à une technologie ELISA rapide sur membrane. Parmi tous les TROD sélectionnés par l’AFSSAPS, INSTI présente la meilleure sensibilité comme l’attestent les résultats de l’étude réalisée en 2009 à l’hôpital Saint-Louis à Paris, sur 200 patients séropositifs, avec une sensibilité supérieure à 99 %.
INSTI ne requiert que 50 microlitres de sang total qui peuvent être recueillis soit par une simple piqûre au bout du doigt, soit par une prise de sang classique. La réalisation du test est simple, les réactifs en flacons unitaires pour chaque test étant prêts à l’emploi. INSTI ne nécessite pas de minuteur, ni de compte-gouttes et se conserve à température ambiante. La lecture se fait par points avec un point contrôle et un point test. Si deux points apparaissent dans la fenêtre de lecture le test est positif. Un point, le test est négatif. Le test est invalide en l’absence de point.
Les qualités intrinsèques de ce test (simplicité, rapidité, fiabilité) ont conduit récemment l’association Médecins du Monde (pour le dépistage du VIH en Guyane) et le service de santé des armées à le sélectionner. Il est aussi actuellement utilisé dans le cadre du protocole URDEP (Urgence Dépistage).
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