Pour répondre aux limites des statines, un traitement reposant sur une injection tous les six mois pourrait bien être la solution afin d'améliorer la vie des patients. Une étude d'ampleur confirme, en effet, le potentiel de l'inclisiran pour réduire le LDL-cholestérol.
Médicament inhibiteur de gènes, l'inclisiran pourrait changer la vie des patients atteints d'hypercholestérolémie. En effet, les résultats d'une étude mondiale menée par l'Imperial College de Londres (présentés le 2 septembre au congrès de la Société européenne de cardiologie à Paris) confirment le potentiel de cette injection (jab) qui pourrait bien remplacer les statines dans les années à venir.
Dans cette étude, l'inclisiran a permis de réduire de 50 % le taux de LDL-cholestérol, tout en offrant une réelle alternative aux patients. Le traitement repose en effet sur une injection réalisée tous les six mois par une infirmière. Dans un premier temps, comme l'a confirmé le Pr Kausik Ray, cardiologue responsable de l'étude, les malades se verront administrer le jab parallèlement aux statines. Ensuite, l'injection pourrait être employée seule, notamment chez les patients intolérants aux statines. Cette solution viendrait également répondre aux problèmes d'observance. Car si, outre-Manche, les statines préviennent environ 80 000 infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux par an, 49 % des personnes sous statine ne voient pas leur taux de cholestérol s'abaisser à un niveau satisfaisant parce qu’elles stoppent leur traitement ou prennent la mauvaise dose, selon une étude menée par des chercheurs de l'université de Nottingham.
Si les statines ont tout de même démontré leur efficacité, c'est bien la facilité avec laquelle serait administré ce nouveau traitement qui suscite le vif intérêt des chercheurs. L'aspect financier entre aussi en ligne de compte. « Environ six millions de Britanniques se voient prescrire des statines, pour un coût d'environ 22 euros par an », précise le cardiologue. L'entreprise biopharmaceutique américaine The Medicines Company, qui a concédé sous licence les droits de ce traitement à Almylan Pharmaceutics, doit désormais demander une licence aux États-Unis en 2020 et l’année suivante au Royaume-Uni.
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