L'alerte est donnée. Avec une chute de près de 80 % des populations d’insectes en Europe au cours des trois dernières décennies, ou le déclin vertigineux des oiseaux dans les campagnes françaises, les signaux d'une biodiversité en danger ne cessent de se multiplier… Que l'homme soit responsable, directement ou indirectement, de cette raréfaction des espèces ne fait plus secret. Mais on connaît désormais un peu mieux par quels mécanismes notre présence sur Terre nuit au règne animal.
Dans une étude parue le 21 mai dans « Nature Ecology & Evolution », une équipe internationale de chercheurs émet en effet une étonnante hypothèse : l'homme serait oncogène pour les autres populations animales. Une conclusion directement inspirée de l'observation. « De la même façon que les modifications de notre environnement ont augmenté la prévalence du cancer chez les humains, on peut s'attendre à des effets similaires chez les animaux sauvages vivant dans des habitats modifiés par l'homme », expliquent-ils. Au rang des facteurs cancérogènes d'origine humaine, les auteurs de l'étude évoquent pêle-mêle les pollutions chimique et lumineuse, les déchets micro-plastiques disséminés dans les océans et les catastrophes nucléaires. À ce sujet, une étude a clairement mis en évidence une hausse du nombre des tumeurs chez les oiseaux évoluant à proximité de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Autre comportement humain cancérogène pour l'animal identifié par les chercheurs, le fait de jeter ses ordures ou d'appâter volontairement les animaux avec de la nourriture non adaptée. Il semble en effet que ces conduites amènent un déséquilibre du microbiote intestinal des espèces qui favorise, lui aussi, l'apparition de cancers. Le mal dont nous sommes porteurs a décidément de multiples visages. Et les victimes sont potentiellement nombreuses. « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », prophétisait La Fontaine.
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