Mise en place début 2020, la communication renforcée sur le bon usage des vasoconstricteurs à destination des Français vise à restreindre leur utilisation aux seules situations où leur bénéfice-risque est positif. L’ANSM renouvelle sa confiance en l’officine pour assurer cette mission.
Depuis plusieurs années, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) surveille de près la consommation des vasoconstricteurs utilisés en cas de rhume et met en place des mesures de sécurisations pour restreindre les mésusages. Ainsi, depuis janvier 2020, les pharmaciens bénéficient d’un document d’aide à la dispensation de ces produits, rappelant les questions à poser et la conduite à tenir en fonction du profil du patient, et ils sont invités à remettre systématiquement une fiche aux patients, intitulée « Vous avez un rhume, que faire ? ». Ces documents viennent d’être réactualisés et sont disponibles à partir d’aujourd’hui sur le site Internet de l’ANSM. La fiche patient a en particulier intégré une alerte déconseillant fortement l’usage des vasoconstricteurs chez la femme enceinte ou allaitante.
Le renforcement de la communication depuis janvier vers le grand public porte ses fruits. Sur les six premiers mois de l’année, le volume des ventes des traitements contenant de la pseudoéphédrine est ainsi passé de 2,15 millions de boîtes à 1,75 million d’unités par rapport à la même période en 2019. L’ANSM précise que cette baisse de consommation devra être confirmée dans la durée, l’année 2020 étant particulière avec l’épidémie de Covid-19 et les deux mois de confinement en France. Elle souligne néanmoins que l’ensemble des mesures prises depuis 10 ans ont permis de réduire le volume des ventes annuelles de 15 à 16 millions de boîtes en 2010 à 5 à 6 millions l’an dernier. « On souhaite qu'à terme les ventes restantes correspondent à une population pour laquelle l’utilisation de médicaments à base de pseudoéphédrine garde une balance bénéfice-risque positive », indique le Dr Jean-Michel Race, à la tête de la direction des produits ORL, pneumologie et allergologie (notamment) de l'ANSM.
Par ailleurs, l’agence poursuit sa surveillance des vasoconstricteurs. « Nous avons constaté qu’un certain nombre d’effets indésirables étaient liés à un mésusage, par exemple la consommation par une personne présentant des contre-indications formelles, le non-respect des durées d’utilisation ou la prise concomitantes de plusieurs vasoconstricteurs favorisée par les marques ombrelles. Si le mésusage se poursuivait malgré la baisse de consommation de ces médicaments, nous pourrions être amenés à prendre d’autres mesures », précise le Dr Race. Le relistage de ces médicaments, pour l’instant écarté des solutions envisagées par l’ANSM, pourrait être reconsidéré. Un relistage prôné par les Académies de médecine et de pharmacie dans un rapport publié hier sur les médicaments du rhume.
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