« Depuis que les pharmaciens peuvent prescrire et vacciner les personnes de plus de 11 ans, ils se sont rendu compte que les patients avaient besoin d’une discussion autour de la vaccination, qui est difficile à mener au comptoir », explique Charlotte Vergé, chargée de projet à l’URPS pharmaciens d’Auvergne-Rhône-Alpes. « Il est nécessaire de prendre un temps dédié, notamment pour faire le point sur les données vaccinales du patient en amont, afin de permettre un suivi personnalisé. »
Sont exclues les personnes qui refusent le carnet de vaccination numérique.
Face à ce constat, l’URPS pharmaciens a décidé de lancer une expérimentation, baptisée PharmaVaxAura. Elle a commencé le 1er novembre et les inclusions de patients devraient durer jusqu’en juin 2025. « L’objectif est d’atteindre les 5 000 patients afin d’avoir des données suffisantes pour en tirer des conclusions solides », précise Charlotte Vergé. Les données seront ensuite analysées par le laboratoire de recherche CleRMa (Clermont Recherche Management) et un livrable final sera édité en octobre 2025.
Un webinaire de lancement a été organisé par l’URPS pharmaciens en octobre pour présenter le projet aux officinaux intéressés. Suite à cela, 114 pharmacies se sont inscrites pour participer. « La majorité des pharmacies participantes sont situées dans le Rhône, mais nous en avons dans tous les départements de la région », souligne la chargée de projet.
Analyser l’historique vaccinal
Les critères d’inclusion retiennent les patients âgés de 25 à 75 ans tandis que les critères d’exclusion portent sur les personnes qui refusent de créer un carnet de vaccination numérique.
Le pharmacien commence par vérifier si le patient est éligible à l’étude et l’informe en lui donnant une notice d’information, puis il recueille son consentement. Il doit ensuite récolter les données vaccinales. Si le patient est à l’aise avec l’informatique, il peut entrer lui-même les données via un lien que le pharmacien lui communique sur mesvaccins.net, après avoir créé son carnet de vaccination numérique. Dans le cas contraire, le patient apporte ses données au pharmacien et ils remplissent ensemble le carnet de vaccination numérique. Ils complètent également le profil de santé du patient en précisant certaines pathologies. Le pharmacien analyse l’historique vaccinal du patient et lui propose un entretien de vaccination. Lors de ce rendez-vous, dont la durée a été estimée à une quinzaine de minutes, il lui indique s’il est à jour ou s’il lui reste des vaccins à faire, en fonction de son historique, de ses pathologies et de son état de santé. L’officinal lui propose ensuite de le vacciner, si le patient est d’accord. La prescription et la vaccination peuvent être réalisées dans la foulée ou programmées ultérieurement. Un questionnaire est remis au patient à la fin de l’entretien afin d’évaluer son retour sur ce service. Les pharmaciens participant devront également remplir un questionnaire de leur côté. Le projet est financé par l’URPS, qui indemnise les pharmaciens participants. « L’objectif de l’étude est de démontrer efficacité de ces entretiens pour renforcer la prévention vaccinale en vue de leur intégration dans un cadre conventionnel », conclut Charlotte Vergé.
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