Du 1er mai au 30 novembre, la surveillance des moustiques se met en place en France métropolitaine. Dans le collimateur ? Aedes albopictus, alias le moustique tigre, installé dans l’Hexagone depuis 2004 et qui ne cesse d’étendre son territoire. Alors que 65 cas autochtones de dengue ont été enregistrés l’an dernier – du jamais vu – les autorités sanitaires multiplient les actions et appellent les professionnels de santé à déclarer chaque cas de maladie vectorielle.
Des années de lutte antimoustique n’ont pas vaincu cet assoiffé de sang. Adaptable, celui-ci a même conquis de nouveaux territoires à la faveur des voyages internationaux et du réchauffement climatique. La France n’est pas épargnée : le moustique tigre y a pris ses quartiers en 2004 et a doucement colonisé le territoire métropolitain. L’an dernier, il a ainsi gagné quatre départements supplémentaires, portant à 71 (sur 96) ceux où il gîte désormais. Conséquence : la saison 2022 a décroché un triste record avec 65 cas de dengue autochtone, alors que la France n’en comptait jusqu’alors que 48 répartis sur les 10 années précédentes.
Le tableau est suffisamment sombre pour que les autorités sanitaires lancent des actions de sensibilisation à l’occasion de la reprise de la surveillance des moustiques. Cette surveillance est menée chaque année du 1er mai au 30 novembre par le ministère de la Santé, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), Santé publique France (SPF) et les agences régionales de santé (ARS). Parce que « la poursuite de la progression du moustique tigre sur le territoire métropolitain augmente le risque de foyers épidémiques autochtones », la Direction générale de la santé (DGS) a également appelé au « signalement citoyen » sur la plateforme signalement-moustique.anses.fr.
La DGS rappelle, par ailleurs, les gestes pour éviter la prolifération des moustiques, en particulier la suppression des eaux stagnantes à l’intérieur et autour des habitats, et les moyens de protection individuelle (vêtements couvrants et amples, répulsifs, moustiquaires). Surtout, elle recommande aux voyageurs de retour de zones où des cas de chikungunya, dengue ou Zika sont signalés, de consulter en cas de symptôme tel que douleurs articulaires et/ou musculaires, maux de tête, éruption cutanée avec ou sans fièvre, conjonctivite, etc. ; et de tout mettre en place pour éviter de se faire piquer par un moustique, au risque d’infecter ledit moustique qui pourrait contaminer d’autres personnes.
Enfin, la DGS insiste auprès des professionnels de santé sur l’importance qu'il y a à signaler rapidement à leur ARS tout cas de dengue, chikungunya, virus Zika ou virus du Nil Occidental. Ainsi, les ARS peuvent immédiatement mettre en œuvre des mesures de gestion autour de chaque cas, telles que la désinsectisation autour du domicile du patient si le moustique y est détecté.
Début avril, le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS) a prévenu qu’il fallait s’attendre, au fil des années, à une hausse des cas des maladies vectorielles en métropole, où le moustique tigre est désormais bien installé, et appelé à une meilleure coordination des acteurs dans le cadre de la surveillance mise en place.
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