Les effets de l'inflation se font ressentir également dans le pouvoir d'achat des professionnels libéraux de santé dont les tarifs ne sont pas revalorisés depuis plusieurs années. Les pharmaciens, qui n'échappent pas à ce phénomène, sont bien décidés à faire entendre l'argument « inflation » lors des négociations conventionnelles en fin d'année.
Deux milliards d'euros de baisse d'impôts en faveur des classes moyennes ont été promis hier par le président de la République. Cette annonce n'est pas passée inaperçue auprès des Libéraux de santé (LDS). Dans un communiqué, les syndicats des professions de santé libérales, dont la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), affiliés à la LDS, se saisissent de l'occasion pour rappeler au gouvernement qu'ils attendent, eux aussi, un geste pour leur pouvoir d’achat.
La majorité d'entre eux sont confrontés depuis de nombreuses années à une absence criante de revalorisations tarifaires. Or les professions de santé libérales sont, elles aussi, soumises à l’augmentation du coût de la vie et « la perspective de nouvelles négociations conventionnelles dans certaines professions ne suffira pas à redresser la situation », souligne l'association LDS. Et les délais d’application réglementaires des avenants et conventions, d’une durée de six mois, ne permettront pas d’apporter une réponse avant l’an prochain. La situation implique des mesures immédiates pour ces professions dont la plupart connaissent une crise d’attractivité et un phénomène d’abandon des métiers.
Les pharmaciens n'échappent pas à cette situation. Maintes fois dénoncée par leurs syndicats, la dégradation du pouvoir d’achat des titulaires s'additionne à leurs difficultés de chefs d’entreprise, confrontés à une hausse des frais généraux et de la masse salariale. Conscients que cette difficile équation ne pourra se résoudre que par une revalorisation de leurs honoraires, les pharmaciens, par l'intermédiaire des deux syndicats représentatifs de la profession, s'apprêtent à déposer à l'automne leurs revendications sur la table des négociations conventionnelles avec l'assurance-maladie. « Nous allons négocier une enveloppe correspondant à l'investissement de l'État pour maintenir la rentabilité des officines et les salaires des équipes, alors même que les honoraires n'ont pas été revalorisés par rapport à l'inflation », expliquait récemment Guillaume Râcle, conseiller économie et offre de santé de l'USPO, lors de la présentation par le syndicat de sa stratégie pour l'économie officinale à l'horizon 2025. Pour consolider cette assise, l'USPO entend également faire valoir la nécessité d'une seconde enveloppe « pour rémunérer la multitude d'actes que réalisent aujourd'hui les pharmaciens sans pour autant en être gratifiés ». C'est par un front uni que Philippe Besset, président de la FSPF, entend aborder ces négociations sur le volet économique de l'officine. Dans ce but, il vient d'appeler son homologue de l'USPO « à afficher une certaine unité lors des négociations avec l'assurance-maladie ».
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