Selon les trois experts-comptables intervenant ce matin à la « Journée de l’économie » organisée par le « Quotidien du pharmacien », la pandémie n’a pas remis en cause les évolutions générales de l’économie officinale. Tout juste a-t-elle inversé quelques tendances en ce qui concerne les typologies gagnantes du réseau. Des observations qu’il restera à confirmer en 2021.
Sur un chiffre d’affaires en croissance de 2,63 %, voire de 3,10 %, le médicament remboursable échappe à l'érosion principalement grâce aux honoraires. L’activité d’un taux de TVA à 2,1 % représente ainsi entre 72 % et 74,56 % d’un chiffre d’affaires qui oscille entre 1,648 et 1,935 million d’euros, selon les statistiques de l’année 2020 présentées, ce matin, par les experts-comptables de Fiducial, KPMG et CGP* à la « Journée de l’économie » organisée par le « Quotidien du pharmacien ».
La crise sanitaire crée en revanche la surprise dans l’évolution du chiffre d’affaires par typologie d’officine. Les plus petites structures du réseau (chiffre d’affaires inférieur à 1,5 million d’euros) qui, traditionnellement, voyaient leur activité s’effriter d’année en année, renouent avec la croissance. À l’exception de celles de moins de 750 000 euros de chiffre d’affaires qui perdent 1,82 point, en raison de leur incapacité à s’impliquer dans les nouvelles missions du Covid.
La crise a également chamboulé une autre constante, celle des variations d'activités liées au lieu d’implantation. Les pharmacies de zones rurales ont ainsi bénéficié d’une croissance de 3 à 4 %. Une performance qui était encore réservée en 2019 à certaines pharmacies de centres commerciaux. Celles-ci tout comme les officines des zones urbaines ont, en revanche, davantage souffert des confinements en 2020. Leur croissance respective décélère ainsi à 2,40 % et à 1,20 % (statistiques CGP).
Face à une marge brute en perte de vitesse (de 30,76 % du chiffre d’affaires pour les pharmacies clientes de Fiducial, 30,84 % pour celles de CGP et 31,10 % pour celles de KPMG), cette hausse globale du chiffre d’affaires n’est pas anodine. Elle permet en effet aux pharmaciens de préserver leur marge en valeur entre 506 800 et 597 000 euros, une rémunération officinale cumulant ventes, honoraires et ROSP.
Cependant, relèvent les analystes, l'évolution de la marge brute globale est en grande partie absorbée par les charges externes et les frais de personnel. Avec pour résultat un excédent brut d’exploitation (EBE) contenu entre 236 900 et 280 900 euros, soit une hausse de 600 euros pour les officines de KPMG, 2 400 euros et 6 800 euros pour celles de CGP et Fiducial. Effet de la crise sanitaire, l'EBE se resserre quelle que soit la typologie de l'officine. Il y a peu d'écart de rentabilité entre la taille et l'implantation, notent les experts-comptables.
Il reste difficile à la lecture de ces bilans comptables de tracer des projections pour l'exercice actuel. Se refusant pour l'heure à toute prédiction sur la rentabilité des officines, Joël Lecoeur, déclare toutefois qu'à la fin juin, les officines du réseau CGP enregistraient une hausse moyenne de 5 % de leur chiffre d'affaires. Avec cependant, précise-t-il, de grandes disparités entre les officines, la moitié du réseau seulement réalisant des tests antigéniques.
*Résultats économiques et financiers des officines françaises, obtenus sur un panel de 2 896 officines, soit 14 % du réseau officinal. Fiducial était représenté par Philippe Becker, KPMG, par Nicolas Baldo et CGP, par Joël Lecoeur.
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