LES PHARMACIES réalisant moins d’un million d’euros de chiffre d’affaires annuel sont-elles condamnées ? On ne peut pas l’affirmer, mais toutes les études récentes montrent qu’elles risquent de connaître, à l’avenir, de graves difficultés.
Les « Statistiques professionnelles de la pharmacie », dévoilées à Pharmagora, début avril, par Bastien Legrand, Bruno Boirie et Dominique Ascarateil, experts-comptables et membres du groupement CGP*, semblent, elles aussi, aller dans ce sens. D’après cette enquête réalisée sur l’année 2012, en effet, l’évolution du chiffre d’affaires hors taxes de l’ensemble des officines françaises a été de + 0,36 %, mais celle des pharmacies réalisant moins d’un million d’euros a baissé de 0,87 %.
« A contrario, expliquent les experts-comptables de CGP, ce sont les officines qui font plus de deux millions d’euros de chiffre d’affaires, et notamment les pharmacies de centre commercial, qui tirent la moyenne générale vers le haut. » En effet, ces officines ont vu leur activité augmenter de 2,38 %. « Elles tirent leur épingle du jeu car elles sont moins dépendantes du médicament remboursable », commente Bastien Legrand.
Au total, le chiffre d’affaires moyen de 2012 recensé par les experts de CGP s’établit à 1 683 684 euros, contre 1 677 579 euros en 2011. Mais, note Bastien Legrand, « pour la première fois, une officine sur deux a vu son activité baisser en 2012, avec une diminution assez sensible du chiffre d’affaires sur le médicament remboursable ». En outre, et même si l’augmentation de l’activité sur le médicament non remboursable et sur la parapharmacie a compensé en valeur la baisse de l’activité sur le médicament remboursable, le second semestre et la fin de l’année 2012 ont été très difficiles.
Marge et rentabilité.
Du côté de la marge commerciale, les chiffres fournis par le groupement CGP font apparaître une légère hausse en 2012 (+ 1,74 %), avec une moyenne de 484 052 euros, soit 28,75 % du chiffre d’affaires hors taxes. « L’effet générique touche toutes les catégories d’officines, les plus petites d’entre elles pondérant leur baisse d’activité par une évolution du taux de marge », observent les responsables de cette enquête.
Enfin, l’excédent brut d’exploitation (EBE) augmente également en 2012, de 1,61 % en moyenne par rapport à l’année précédente. En valeur, il ressort à 204 663 euros, soit 12,16 % du chiffre d’affaires hors taxes. Mais là aussi, les officines de centre commercial et les pharmacies à chiffre d’affaires élevé (plus de 2,5 millions d’euros) font mieux que la moyenne, avec respectivement + 5,21 % et + 7,28 %.
Pour les experts de CGP, ces bons scores sont à rapprocher de l’évolution des prestations de services, c’est-à-dire, surtout, les contrats de coopération commerciale sur les génériques. Ces prestations ont en effet contrebalancé la baisse des prix du médicament remboursable et l’augmentation des charges. En 2012, elles ont augmenté de presque 20 % et représentent désormais à elles seules 14 % de l’EBE moyen.
Cette tendance à la hausse des prestations de services, qui maintient ou même améliore le revenu du titulaire, devrait perdurer en 2013. Mais, se demandent les spécialistes du groupement CGP, « pour combien de temps ? »…
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