Plus de 3 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de la guerre, dont 1,4 million d’enfants selon l’UNICEF. D'après le témoignage du ministre de la Santé ukrainien, Viktor Liachko, lors d'une réunion avec ses homologues européens, « 30 établissements de santé ont été bombardés et 7 hôpitaux rayés de la carte », rapporte le ministre de la Santé, Olivier Véran. C’est dans ce cadre que les 27 pays de l’Union européenne ont annoncé « réserver plus de 10 000 lits dans les hôpitaux des États membres pour y transférer les patients en attente de soins ». Ce qui comprend notamment « des lits pour les patients en pédiatrie, pour les nouveau-nés prématurés et leurs mères, pour les patients atteints d'un cancer, les grands brûlés et les patients en unité de soins intensifs », souligne la commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides.
En France, les capacités d’accueil sont répertoriées par les agences régionales de santé (ARS), aussi bien dans les secteurs sanitaire (notamment en pédiatrie) que médico-social, et les premiers patients ukrainiens devaient arriver le week-end dernier. « Nous travaillons notamment au transfert d’enfants atteints de cancer. Il faut faire en sorte qu’aucun malade, aucun blessé, en provenance d’Ukraine ne soit sans solution. Nous en accueillerons autant qu’il le faudra, nous libérerons autant de places qu’il le faudra », déclare Olivier Véran. Les ministres de la Santé européens sont tombés d’accord pour donner la priorité aux enfants malades et leur famille. Car « la guerre affecte leur santé mentale et physique ; il faut donc accorder une grande importance aux soins psychiques et psychologiques et faire le maximum pour qu’ils puissent rester avec leurs proches ».
Pas d’obligation vaccinale
Le gros de l’effort est porté par les pays frontaliers de l’Ukraine comme la Pologne et la Moldavie. La coordination européenne vise non seulement à apporter un soutien logistique sur place, mais aussi à évacuer et répartir les personnes nécessitant des soins dans les différents États membres. « Nous sommes face à un mouvement de population comme l’Europe n’en a pas connu depuis la 2e guerre mondiale, rappelle Olivier Véran. L’Union européenne y répond de façon unie et solidaire par l’assistance sanitaire déployée dans les pays frontaliers et par l’envoi de dizaines de tonnes de matériel médical, de médicaments, de tentes, de postes sanitaires mobiles. Il faut maintenant augmenter les capacités d’évacuation médicale et assurer la continuité des soins. »
Pour faire face à la faible couverture vaccinale générale de la population ukrainienne, l’Union européenne va mettre des vaccins à disposition et compte faire une campagne de sensibilisation, notamment par le biais de brochures en ukrainien. Le ministre de la Santé français a pour sa part exclu une obligation vaccinale contre le Covid pour les réfugiés. « Nous devons les considérer avec bienveillance et humanité. Ils n’avaient jusqu’alors pas accès aux vaccins les plus efficaces, ce que des États comme la France vont pouvoir leur offrir. »
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