Les pharmaciens, qui ont déjà commandé 40 000 doses de Beyfortus 100 mg et 15 00 de Beyfortus 50 mg, vont être également autorisés, au mois d’octobre à prescrire et vacciner les femmes enceintes avec Abrysvo afin de protéger les nourrissons contre les bronchiolites dues au virus respiratoire syncytial (VRS).
Pour la saison hivernale 2024-2025, les autorités de santé ont décidé de mener une campagne de prévention contre la bronchiolite à VRS musclée. En effet, l’arsenal thérapeutique comprend, pour la première fois : Beyfortus (nirsévimab) pour immuniser les nourrissons de moins d’un an ; Synagis (palivizumab, destiné aux prématurés et nourrissons à haut risque, disponible en milieu hospitalier) et Abrysvo, vaccin de la femme enceinte (injecté entre la fin du 7e mois et la fin du 8e mois de grossesse), visant à protéger le nourrisson dès sa naissance et jusqu’à l’âge de 6 mois contre le VRS.
Depuis le 15 septembre, l’immunisation par Beyfortus a démarré dans les maternités pour les bébés nés pendant la saison de bronchiolite. Mais en ville, les professionnels de santé sont déjà mobilisés pour l’immunisation en rattrapage des nourrissons nés entre le 1er janvier et le 15 septembre 2024. Notamment les pharmaciens, qui peuvent se procurer des doses de Beyfortus depuis le 29 août auprès de leur grossiste répartiteur. « Au 13 septembre, les officinaux ont commandé 40 000 doses de Beyfortus 100 mg et 15 000 doses de Beyfortus 50 mg », dévoile Sarah Sauneron, directrice générale adjointe de la santé (DGS).
Ensuite, « les officinaux vont être autorisés, au mois d’octobre, à prescrire et vacciner les femmes enceintes avec Abrysvo », annonce-t-elle. À ce jour, il ne leur est possible que de délivrer sur prescription médicale ce vaccin. Avant que les pharmaciens soient habilités à sa prescription et son administration, « il faudra attendre la publication de l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS), prévue fin septembre, sur les stratégies d’immunisation contre le VRS chez les plus petits », précise Sarah Sauneron. Une actualisation du calendrier vaccinal devrait suivre, début octobre, et permettre notamment aux pharmaciens prescrire et injecter le vaccin Abrysvo chez la femme enceinte.
Cette année, contrairement à l’an passé, tous les parents qui le souhaitent pourront immuniser leur enfant. Les laboratoires se sont engagés à fournir suffisamment de doses pour couvrir les besoins. Que ce soit Sanofi, qui a prévu 600 000 doses de Beyfortus pour la France, ou Pfizer qui assure « pouvoir mettre à disposition suffisamment de doses d’Abrysvo pour couvrir la demande, selon les projections par rapport au nombre de mamans éligibles ».
Inquiétude sur le remboursement
Toutefois, les sociétés savantes de pédiatrie s’inquiètent des modalités de remboursement des doses du nirsévimab non prévues actuellement chez deux populations : les familles sans couverture sociale ou sans complémentaire santé, et les nourrissons à haut risque de forme grave devant être immunisés, y compris lors de leur deuxième saison épidémique (c’est-à-dire qui ont plus d’un an). « En effet pour les nourrissons nés après le 1er janvier 2024, il est prévu un remboursement à 30 % par l’assurance-maladie, avec un reste à charge de 286,26 €, qui devrait être pris en charge par les complémentaires santé. Or, les nourrissons vivant dans des conditions de précarité sociale n’auront pas cette possibilité de prise en charge financière », déplorent lesdites sociétés, qui proposent d’allouer un budget spécifique aux départements pour couvrir l’immunisation par nirsévimab au sein des PMI. L’autre problématique concerne la population très spécifique des nourrissons à haut risque de forme grave, qui doivent être immunisés y compris lors de leur deuxième saison épidémique pour lesquels le remboursement du nirsévimab par l’assurance-maladie n’est pas prévu actuellement. Mais « cette prise en charge serait à l’étude », précise la DGS. Jusqu’à présent, cette population bénéficie du palivizumab (Synagis) qui est plus cher, avec un schéma en 5 injections (au lieu d’une pour Beyfortus).
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