Cette offensive de Leclerc, loin d’être la première, a fait réagir de nombreux pharmaciens mais n’inquiète absolument pas les représentants de la profession. Du côté des présidents de syndicats de groupements, hors de question de réagir. « Ce n’est pas la peine de donner de la résonance à ce projet qu’il vaut mieux ignorer, estime Alain Grollaud, président de Federgy. Le décret sur la prise en charge des TROD angine et cystite en pharmacie vient d’être publié, donc l’attaque de Leclerc ne m’inquiète absolument pas », ajoute-t-il. Même positionnement pour Laurent Filoche, le président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) : « Nous n’allons pas attaquer cette campagne menée par Leclerc, qui tente simplement de renforcer son image de champion du pouvoir d’achat auprès des Français. Je ne pense pas qu’elle aura le moindre impact. Nous sommes protégés par le monopole et au vu du contexte politique actuel, on voit difficilement comment un décret ou une loi pourraient être bientôt adoptés pour remettre en cause la situation actuelle », analyse-t-il, avant de battre en brèche certains des arguments avancés par Leclerc. « La question de l’accès ne tient pas, il y a 20 000 pharmacies en France, eux n’ont que 3 000 points de vente. Nous pouvons aussi prouver que les tests de grossesse sont parfois plus chers dans leurs hypermarchés que dans de nombreuses pharmacies », veut rappeler Laurent Filoche. Pour l’instant, aucun patient ne l’a interrogé sur le sujet dans l’officine où il exerce près de Toulouse. « Acheter des autotests en GMS, cela ne fait pas partie des attentes des Français. Leclerc cherche la confrontation avec les pharmaciens mais nous n’allons pas réagir ni les aider à alimenter le buzz », conclut-il.