Le gouvernement l’affirme, le déficit du régime général de la Sécurité sociale, qui s’élevait à 17,4 milliards d’euros en 2011, ne devrait plus atteindre que 400 millions d’euros en 2017. Celui de la branche maladie, qui s’élevait à 8,6 milliards d’euros en 2011, atteindrait, lui, 2,6 milliards d’euros.
Pour y parvenir, le gouvernement mise sur un nouveau tour de vis sur le médicament et les dispositifs médicaux. Sur les quelque 4 milliards d’euros d’économies demandées à la branche maladie, plus de 1,4 milliard concerne les produits de santé. Pas moins de 500 millions d’euros de baisses de prix sur les médicaments et 90 millions sur les dispositifs médicaux sont d’ores et déjà programmés. À cela s’ajoutent 210 millions de baisses de prix sur les génériques, au grand dam des syndicats d’officinaux. « Sur les 340 millions d’euros d’économies prévues dans le PLFSS 2017 sur la ligne « promotion et développement des génériques », le CEPS* a décidé, sans concertation, que 210 millions d’euros d’économies seront réalisées grâce à des mesures de baisse de prix prises exclusivement sur les médicaments génériques », indique la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Selon le syndicat présidé par Philippe Gaertner, l’impact des mesures pour l’officine s’élève à 96 millions d’euros. « En fait, ce sont 142 millions d’euros en moins pour l’officine si l’on considère l’impact global », s’alarme la FSPF, estimant que « les mesures prises vont à l’encontre d’une politique de développement des volumes génériques ». Et d’exiger « la compensation intégrale des pertes pour l’officine ».
Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) évalue, lui, la perte pour l’officine à 152 millions d’euros. Il appelle à un rééquilibrage des mesures entre les différents acteurs du générique. « Ces nouvelles dispositions réduiraient à néant l’investissement des pharmacies sur le développement du générique et le plan gouvernemental de communication en cours », souligne-t-il. Le président de l'USPO est en colère contre ce nouveau plan d’économies, mais aussi contre le comportement de certaines caisses primaires d’assurance-maladie qui « harcèlent, par des contrôles, les pharmaciens d’officine » et contre la première version de l’ordonnance sur le réseau qui prévoit un retour de la voie dérogatoire. Aussi, il appelle les autres représentants de la profession à se réunir le 14 décembre afin de décider des actions à engager dès le mois de janvier. « Nous devons montrer que la profession ne peut pas être maltraitée, explique Gilles Bonnefond. Nous sommes les professionnels qui contribuent le plus aux économies de l’assurance-maladie. »
Au-delà de mesures drastiques pour l’économie des pharmacies, d’autres dispositions du PLFSS 2017 concernent directement les officinaux. À commencer par la possibilité pour eux de pratiquer, dans le cadre d’une expérimentation, la vaccination antigrippale chez les adultes. Un décret doit encore en fixer les modalités. En revanche, ils n’ont pas eu gain de cause concernant les biosimilaires. Les officinaux ne pourront ni substituer ni « interchanger » ces produits. « Les pharmaciens sont exclus du développement des biosimilaires », déplore Gilles Bonnefond.
*Comité économique des produits de santé.
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