La Commission de la transparence de la Haute Autorité de santé s’est prononcée en faveur du déremboursement de quatre médicaments contre la maladie d'Alzheimer et de leurs génériques. La décision du déremboursement revient toutefois à la ministre de la Santé. Dans ce cas, la France serait le premier pays à dérembourser les anti-Alzheimer.
Ce n’est pas la première fois que l’Aricept, l’Exelon, le Reminyl et l’Ebixa (donézépil, rivastigmine, galantamine et mémantine), quatre spécialités couramment utilisées dans le traitement de la maladie d'Alzheimer sont sur la sellette. Contestées par de nombreuses études, elles avaient failli perdre, en 2011, leur statut de médicament remboursé à la suite d'une dégradation de leur ASMR. Elles n’étaient, depuis, prises en charge qu’à hauteur de 15 % (voir notre article « abonné » sur le sujet). La Commission de la transparence (CT) leur portera-t-elle le coup de grâce ?
Selon l’avis rendu mercredi et commenté dans le quotidien « Libération » par le Pr Olivier Saint Jean, gériatre à l'Hôpital européen Georges Pompidou (AP-HP) et membre de la CT, « l'intérêt médical est insuffisant pour une prise en charge par la collectivité ». Le Pr Olivier Saint Jean, notant que ces médicaments ne sont pas dénués d’effets secondaires, justifie la décision : « L’efficacité est au mieux minime et la Commission remarque qu’elle n’a aucune mesure de l’impact de ces médicaments au long cours. Cela ne permet pas de savoir s’ils changent le destin des malades. »
Les associations de patients redoutaient cet avis, même s’il n’est que consultatif et que la décision finale relève de la ministre de la Santé. Dans un communiqué, l’association France Alzheimer rappelle qu’elle avait signalé en juin dernier le risque d’un déremboursement. « Le déremboursement total envoie un signal négatif et dangereux à toutes les personnes malades qui bénéficient de ces traitements et à toutes celles qui sont engagées dans une démarche de diagnostic », craint-elle. L'association ajoute : « Ce n’est pas le déremboursement de ces quatre médicaments dont bénéficient entre 30 000 et 40 000 personnes malades qui vont permettre de rétablir les comptes de la Sécurité sociale. »
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