La direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a publié son rapport annuel sur les dépenses de santé ce 21 novembre. Ces chiffres, qui couvrent l’année 2023, montrent que les dépenses de médicaments en ambulatoire continuent d’augmenter, du fait des spécialités les plus récentes et les plus coûteuses.
Après six années de baisse entre 2014 et 2020, les dépenses de médicaments en ambulatoire sont en croissance depuis 3 ans. En 2023, elles ont représenté un coût de 33 milliards d’euros, soit une hausse de 3,1 % par rapport à l’année précédente. Ces chiffres, issus du rapport de la DREES sur les dépenses de santé en 2023, illustrent néanmoins un phénomène particulier : la part de plus en plus importante des médicaments chers. En effet, « le nombre de boîtes de médicaments remboursables délivrées en pharmacie de ville diminue de 1,1 % en 2023, principalement en raison d’une baisse des ventes d’antalgiques », précise la DREES. La hausse des dépenses de médicaments en ambulatoire en 2023 est donc le reflet « de l’innovation et la déformation de la répartition des dépenses par type de médicaments, en faveur de spécialités plus récentes et plus coûteuses ». Les travaux de la DREES confirment par ailleurs que le prix des médicaments continue à diminuer, avec une baisse moyenne de 4,4 % sur un an.
Globalement, les dépenses liées aux soins et biens médicaux ont atteint 249 milliards d'euros en 2023 (+5,2 % par rapport à 2022), ce qui représente une dépense moyenne de 3 660 euros par habitant, Situation qui s’explique par la hausse des dépenses de médicaments donc mais aussi par une plus forte consommation de soins hospitaliers (+5,7 %) et de soins de ville (+5,7 % pour un total de 72 milliards d’euros) et ce, malgré un retour à la normale après la crise sanitaire, marqué par « l’arrêt de la plupart des dépenses exceptionnelles liées au Covid-19 », souligne le rapport.
Concernant le reste à charge pour les patients, il s’élève à 274 euros par habitant et par an en moyenne. La part de la consommation de soins et de biens médicaux devant être assumée par les ménages s’établit donc à 7,5 % en 2023 (contre 9,2 % en 2022). Sur ces 274 euros de reste à charge, 61 euros sont consacrés aux médicaments, 61 euros également aux dispositifs médicaux, 54 euros aux soins hospitaliers et enfin 98 euros aux soins ambulatoires. La France est ainsi le troisième pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans lequel la part de la dépense de santé restant à la charge des ménages est la plus faible (en 2022), seulement battue par le Luxembourg et la Croatie. À titre de comparaison, le niveau de reste à charge pour les ménages atteint 14,2 % en moyenne dans les pays de l’Union européenne, plus de 19 % en Espagne et même près de 23 % en Italie. En matière de dépenses de santé, la France se situe par ailleurs au deuxième rang européen (11,8 % en part du PIB en 2022), juste derrière l’Allemagne.
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