Aurélien Rousseau, Roselyne Bachelot, François Braun, Agnès Buzyn, Agnès Firmin Le Bodo, Marisol Touraine, Frédéric Valletoux et Olivier Véran appellent dans une tribune à maintenir l’aide médicale d’État, affirmant que sa restriction ou sa suppression aurait « des conséquences sanitaires, humaines, sociales et économiques inacceptables ».
En réaction aux récents propos du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui affirme vouloir réformer l’aide médicale d’État (AME), huit anciens ministres de la Santé appellent, dans une tribune dans « Le Monde », à maintenir ce dispositif.
Selon Aurélien Rousseau, Roselyne Bachelot, François Braun, Agnès Buzyn, Agnès Firmin Le Bodo, Marisol Touraine, Frédéric Valletoux et Olivier Véran, la suppression de l’aide médicale d’État ou la restriction de ses conditions d’accès (sous la forme d’une « aide médicale d’urgence »), exposerait le système de santé « à une pression accrue de prises en charge plus tardives et donc plus graves et plus coûteuses ». Elle obligerait ses bénéficiaires « à consulter plus tard, avec un état de santé dégradé, et donc nécessitant des soins plus lourds ».
De plus, leur accueil par les hôpitaux constituerait « un piège » pour ces derniers ainsi que pour les finances publiques. En effet, « la prise en charge d’un bénéficiaire coûte sept fois plus cher à l’hôpital qu’en médecine de ville », insistent les signataires, qui rappellent que l’AME est aussi la prestation sociale la plus contrôlée par l’assurance-maladie. D’autant qu’avec 466 000 bénéficiaires, elle ne représente que 0,5 % des dépenses du système de santé, avec une enveloppe de 1,2 milliard d’euros.
Outre cet aspect purement financier, les conséquences sanitaires préoccupent également les anciens ministres. « Affaiblir l’AME, c’est désinvestir le champ de la prévention, qu’il s’agisse de la vaccination ou des dépistages », ce qui irait à l’encontre « des politiques de santé publique » mises en place sous leurs mandats. « De fait, un tel recul crée un risque sur la santé publique de tous nos concitoyens, notamment infectieux. Sur un même territoire, la santé des uns participe de celle des autres », expliquent-ils.
Enfin, pour les signataires, l’AME « ne constitue pas un facteur d’incitation à l’immigration » en France. En clair, sa suppression ou la restriction de son accès mettrait en danger la santé des citoyens français, sans pour autant représenter une économie financière notable, ni diminuer le phénomène d’immigration illégale, pourtant principaux arguments des attaques contre le dispositif.
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