Le Premier ministre Gabriel Attal a affirmé devant l'Assemblée nationale que le gouvernement se réservait le droit d’intervenir en cas de rachat de Biogaran par un repreneur non européen.
« Nous avons été très clairs avec Servier : nous ne souhaitons pas qu'ils vendent Biogaran », a déclaré Gabriel Attal lors de la séance de questions au gouvernement devant l'Assemblée nationale du 29 mai. Il a ensuite affirmé que l’exécutif se ménageait « la possibilité d'activer la procédure de contrôle des investissements étrangers en France », afin de « faire respecter notre souveraineté ».
Ce dispositif exige des investisseurs étrangers qu’ils obtiennent une autorisation préalable du ministre de l'Économie avant de finaliser l'acquisition d'une entreprise opérant dans des secteurs stratégiques. Il permet à l’État de bloquer le rachat s’il considère que les conditions requises ne sont pas satisfaites. À cet égard, le chef de l'exécutif a affirmé que « tout repreneur non européen » devait s’attendre à « des conditions drastiques » et une « vigilance exceptionnelle ».
Parmi les acquéreurs potentiels, les groupes indiens Torrent Pharmaceuticals et Aurobindo Pharma ainsi que la société d'investissement britannique BC Partners ont été cités.
Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie, et Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, avaient déjà exprimé leur préoccupation quant au risque de délocalisation de la production que pourrait entraîner la vente de Biogaran à un acteur étranger. Une action qui mettrait à mal les ambitions de souveraineté sanitaire du gouvernement. En effet, Biogaran représente une boîte de médicament sur huit vendues en pharmacie et près d'un tiers des médicaments génériques en France, dont il est le leader du marché. Aujourd’hui, 90 % de la production du laboratoire est effectuée en France, soit 8 600 emplois au total.
La mise en vente de Biogaran, révélée le 18 avril par « Les Échos », est en cours de négociations depuis l’année dernière et s'inscrit dans la volonté de Servier de se concentrer sur le développement de médicaments innovants, en particulier dans le secteur de l'oncologie.
Avec l’AFP.
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